Trafics conteneurisés en dents de scie pour le numéro un européen

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À l’instar de l’exercice 2015, les résultats des neuf premiers mois de l’année en cours, confirment le marasme dans le transport maritime conteneurisé: chute de 0,4 % du nombre d’EVP transbordés et de 1,2 % des volumes transbordés, à 94,8 millions de tonnes. Chiffres à l’appui, l’évolution de l’activité conteneurisée se révèle effectivement en dents de scie sur les trois dernières années. De fait, l’embellie constatée en 2014 a fait long feu.

Un rapide coup d’œil dans le rétroviseur permet de constater la fragilité du secteur. Comme en 2013 (baisse de 2,1 % des volumes transbordés en EVP et de 3,3 % en millions de tonnes), l’année 2015 a reproduit ce scénario (baisse, de 0,5 % des volumes EVP et de 1,1 % des tonnages conteneurisés).

« Le secteur est désorganisé du fait des alliances entre grands armateurs, ce qui a modifié la grille des liaisons maritimes et l’affectation des terminaux de transbordements des marchandises », justifie la société d’exploitation du port. Sans compter la mise en service laborieuse de nouveaux terminaux ces deux dernières années dans la zone portuaire Maasvlakte 2.

Plus récemment, d’autres facteurs ont aussi grippé la machine. Ainsi les perturbations de trafic à Calais liées aux migrants clandestins, les grèves au sein des compagnies de ferries trans-Manche et aussi les avaries techniques des Eurostar. Enfin, la surcapacité au niveau mondial dans le transport conteneurisé sévit toujours. « La concurrence des ports de la Baltique et de la Méditerranée se fait ressentir dans les acheminements hinterland », souligne la société d’exploitation de Rotterdam dans un rapport d’activités.

Dans ce contexte peu porteur, Rotterdam ne prévoit aucun investissement majeur à moyen terme. Seule, la construction d’une voie ferrée de 4 kilomètres devant entrer en service dans quatre ans pour relier la Betuwelijn, est au programme.

Pour autant, le modal split est au point mort. La répartition des acheminements de conteneurs par route, fer et fleuve s’avère quasiment inchangée depuis 2012, La proportion de 54 % par route de 2012 s’est seulement tassée à 53,3 % en 2015, loin des 35 % visés à l’horizon 2030. Le secteur fluvial s’arroge aujourd’hui 36,2 % du trafic conteneurisé (35,3 % en 2012). Pour le ferroviaire, la part de 10,7 % en 2012 est passée à 10,5 % en 2015.

Reste que les nouvelles liaisons conteneurisées mises en exploitation ces derniers mois, témoignent du pouvoir d’attraction de Rotterdam auprès des armateurs. En Europe, le réseau d’acheminement fluvial s’est densifié entre Rotterdam et les ports français de Rouen et Dourges. Pour le rail, de nouvelles lignes de fret ferroviaires relient désormais la Suisse et la Pologne. Quant au réseau maritime, à noter les trois nouvelles liaisons entre Rotterdam et des ports russes de la Baltique ainsi que les dessertes ouvertes à Cuba par par Maersk Line et celles dans les Antilles françaises par CMA CGM.

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