Depuis la Thaïlande jusqu’au Japon, la Chine est traitée à part dans notre classement, les grands ports conteneurisés de la planète ont continué leur croissance. Ils représentent toujours le moteur de l’industrie de la conteneurisation avec des 24 places qui entrent dans le club des ports millionnaires. Ils ont même créé la nouvelle référence avec des trafics supérieurs 10 MEVP pour quatre d’entre eux. Au début des années 2000, c’était dans le sud est asiatique que le premier mondial se situait. La bataille chaque année se réglait entre Singapour et Hong-Kong. Aujourd’uhi les deux ports se disputent la seconde place, la première étant désormais occupée par Shanghai.
Si les ports d’Extrême-Orient enregistrent pour la grande majorité des croissances, deux éléments viennent atténuer ce constat. En premier lieu, Singapour enregistre une baisse importante en 2015 avec une diminution de 8,7 %, soit 2,9 MEVP en moins. Une chute puisqu’un an, Singapour a perdu l’équivalent du trafic conteneurisé de la place havraise. Et comme par hasard, Port K’Lang a récupéré une grande partie des pertes de Singapour. Ces grands ports asiatiques ont joué la carte du hub et notamment vers des économies locales dont l’accès a été difficile, comme par exemple le Vietnam. La stratégie des armements de desservir directement les marchés locaux a joué à plein. Mais ces mêmes armements font jouer la concurrence aussi et déplacent leurs services d’un hub à l’autre facilement.
Des taux de croissance aux normes européennes
Le second élément qui contraste avec les années précédentes se remarque dans les chiffres de croissance. Les années de croissance à deux chiffres sont closes. Seulement deux grands ports de la région, Manille et Busan affichent des croissances à deux chiffres. Les taux de progression des ports d’Asie sont tombés dans des normes plus « européennes ». Une partie des taux à deux chiffres sont plutôt du côté des diminutions. Tanjung Priok, Davao, Osaka, Keelung ou Vladivostock ont vu leur trafic s’effondrer au cours de l’année 2015.
L’Asie du sud va devoir compter avec un concurrent qui s’est mis en ordre de bataille depuis plusieurs années: l’Inde. Au pays des Maharadjahs, la croissance de la demande associée avec la mise en place d’une nouvelle gouvernance pourrait bien faire basculer une autre partie des trafics vers la côte orientale de l’Inde. Quant aux ports d’Extrême-Orient, seuls Shanghai et Hong Kong jouent le rôle de hub. Demain, des ports de la Bohai Rim ou du sud est de la Chine pourrait bien venir jouer les troubles-fêtes dans l’organisation portuaire de la région.