Dans les hésitations autour d’un quai allongé de 350 m

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Ce n’est pas tous les jours. Le quai du terminal à conteneurs du port de Nantes-Saint-Nazaire, à Montoir, gagne 350 m dans un peu plus d’un an. 40 millions d’euros d’investissement. Alors que l’activité conteneur progresse timidement (189 000 EVP, un petit 4 % attendu cette année après deux années à 177 000 en 2014 puis 182 000 EVP en 2015) les grandes manœuvres sont en cours pour qu’elle franchisse, du coup, le cap des 200 000 EVP. Voire plus. La diversification, dans ce port surtout énergétique, s’était plutôt fixé l’objectif 400 000 EVP.

Porté à une longueur de 1300 m dont une portion rectiligne de 600 m, le quai permettra avec les 14 m de tirant d’eau à cet endroit, de décharger en théorie deux navires de 6 000 ou 8 000 boîtes en même temps. Mais pas uniquement. Son soubassement a été renforcé vu la présence, en face des 200 derniers mètres en direction de la mer de l’usine d’éoliennes General Electric (GE, ex-Alstom). Tout le secteur colis lourd pourrait donc aussi profiter de l’allongement de quai. Première conséquence, l’outillage va être modernisé. Certains portiques sont fatigués, alors qu’il faudra pouvoir décharger, en théorie, des navires à 22, 25, 26 rangs de conteneurs. Les quatre postes à quai n’en profiteront pas. Les négociations sont en cours entre l’exploitant, Terminal du Grand Ouest (TGO) et ses actionnaires, CMA-CGM et Bolloré. L’une des inconnues, pour eux, porte sur la réelle disponibilité de l’allongement du quai. Sur les 350 m, TGO pourra-t-il utiliser les 200 m concédés par le port à General Electric, pour au besoin, accueillir un porte-conteneurs voire un paquebot? A priori pourquoi pas? La production de l’usine seule (cinq éoliennes par semaine au maximum) ne nécessitera en gros l’emploi du quai que pour un dixième du temps disponible. Encore faut-il avoir organisé les choses pour éviter les conflits d’utilisation. Surtout si GE, fort d’un quai adapté pour colis lourd développait l’activité.

Au terminal à conteneurs, on espère, néanmoins assister à des créations de lignes régulières. Les trois grands armateurs présents CMA-CGM, MSC, Maersk assurent chaque semaine de bonnes liaisons vers le Nord. Mais ils l’ont redit. Malgré l’allongement, ils ne feront rien de plus. La place portuaire espère, elle, des développements au Sud. Avec Algesiraz pour exporter vers l’Amérique du Sud, l’Afrique en plein boom, le bassin méditerranéen. Notamment l’agroalimentaire de l’Ouest de la France. Même une liaison directe vers l’Algérie alors que la viande, les biscuits, les produits laitiers de l’Ouest préfèrent passer par Marseille. « Au moins récupérer aussi une ligne import de l’Afrique que nous avons perdu il y a vingt ans », soupirent beaucoup d’acteurs.

Tout dépend d’un travail commercial de fond pour un jour remplir les 800, 1000, 1500 boîtes qui feront faire escale à un « 6000 » ou « 8000 boîtes » venu d’Asie ou d’ailleurs. Des missions s’organisent en Chine, à nouveau aux Antilles, en Afrique. Le port retourne au contact des chargeurs, des organisateurs de transport de son hinterland. Le projet d’un entrepôt frigorifique est toujours en cours. Dans un port de taille moyenne tout est à faire et l’allongement d’un quai ne fait pas tout…

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