Avec près de 40 000 EVP en transit, à fin août 2016, le Grand Port Maritime de Bordeaux ne devrait pas dépasser les 60 000 EVP cette année, un chiffre en baisse de 7 % par rapport à 2015. « Un différentiel qui s’explique par un trafic exceptionnel, l’an dernier, de panneaux photovoltaïques qui avait permis d’atteindre les 63 000 EVP », indique Etienne Naudé, directeur de la stratégie et du développement au GPMB. De fait, en 2013 et 2014, le Port avait réalisé un trafic annuel moyen de 56 000 EVP. Au niveau des destinations, la Chine est devenue le premier partenaire avec 30 % du trafic sur les EVP pleins, suivie des Antilles (10 %), de la Côte occidentale de l’Afrique (9 %), de l’Océan Indien (7 %) et de dessertes dans le bassin méditerranéen.
Bassens montre ses limites d’accueil
La stabilité depuis 3 ans du trafic conteneurs – qui pourtant dans les années précédentes affichait une importante progression – résulterait en grande partie de la fermeture en 2013 du terminal du Verdon, où opérait l’armateur MSC. L’accueil simultanée de l’activité des deux opérateurs de la place, MSC et CMA-CGM sur le seul terminal de Bassens aurait contraint les trafics. Selon Etienne Naudé, « on voit clairement les limites de Bassens qui peut traiter 60 000 EVP mais pas plus ».
De fait, MSC, qui en septembre 2015 avait ouvert une ligne directe vers l’Afrique de l’ouest, « l’Angola Express », a dû faire machine arrière deux mois plus tard. Les difficultés de déchargement des navires de plus de 2000 EVP, à Bassens, à marée haute, pour cause d’outillage insuffisant en termes de gabarit, conjuguées aux incertitudes quant à l’ouverture du terminal du Verdon, ont eu raison de la nouvelle ligne de MSC, revenu à son traditionnel feeder hebdomadaire Bordeaux-Montoir.
La relance du Verdon annoncée pour janvier 2017
Pour atteindre le potentiel de 100 000 EVP/an, notamment en développant des marchés avec la Chine, tous les regards se portent désormais vers la relance du Verdon et le projet de Terminal unique à conteneurs (TCSO). Suite au désistement d’Europorte, la SMPA devenue le nouvel exploitant du Verdon – par décision d’une mise en régie actée par le GPMB en septembre dernier –, devrait procéder, dans les jours qui viennent à la désignation d’un tractionnaire ferroviaire pour assurer dès 2017 la mise en service de la navette Bruges-Le Verdon, à raison de trois allers-retours par jour. Trois opérateurs sont dans la short-list.
Sur la partie maritime, SMPA a communiqué ses offres commerciales aux deux armateurs de la place, « qui durant la médiation de cet été avaient bien confirmé leur volonté d’aller sur le Verdon », assure Etienne Naudé. Retardée par le volte-face d’Europorte, la création d’un groupement d’employeurs, pour le transfert du personnel docker et grutier, doit également être formalisée avant la date annoncée par le GPMB de relance du Verdon, soit janvier 2017.