« Nous gérons douze sites portuaires dont deux sont des plates-formes trimodales, explique Alain Lefebvre, directeur de Ports de Lille. Mais la trimodalité n’est effective que sur le terminal de Lille (LCT). » Des lignes fluviales arrivent à ce terminal depuis les ports d’Anvers, de Rotterdam, de Zeebrugge et de Dunkerque. Chaque semaine, au LCT, une dizaine de conteneurs maritimes est déchargée des barges et transférée sur des trains à destination de Bordeaux ou Toulouse via Paris-Valenton. Pour réaliser la manutention entre les barges et les trains, un investissement de l’ordre d’un million d’euros a été nécessaire. Le portique de LCT et un reachstacker peuvent ainsi réaliser une manutention mixte conteneurs/caisses mobiles. Tous les transbordements fer-fleuve ou inversement, route-fer ou route-fleuve sont possibles par des engins polyvalents.
Considérer la totalité de la supply-chain
À partir du 12 décembre 2016, les opérateurs T3M et Greenmodal vont mettre en service une nouvelle liaison ferroviaire entre Lille et Marseille. « Nous sommes certain que cette ligne va développer le trafic et les transferts entre le fleuve et le rail au terminal trimodal de Lille », précise Alain Lefebvre.
Pour ce dernier, les solutions intermodales fleuve-fer devraient se développer davantage à l’avenir. Il rappelle que ces systèmes existent dans des plates-formes intérieures ailleurs en Europe. Pour Alain Lefebvre: « Les coûts de manutention et de rupture de charge ne sont pas si pénalisants compte tenu de la longue distance que permettent les transports fluvial et ferroviaire. On se focalise trop sur le prix du transport et de la manutention au lieu de prendre en compte l’ensemble des coûts de la supply-chain. Il faut réfléchir au-delà du transport et de la manutention. »