Deux accords de branche pour garantir l’égalité professionnelle

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Les partenaires sociaux ont signé deux accords relatifs à l’égalité professionnelle des personnels navigants et sédentaires, a annoncé Armateurs de France le 12 octobre dans un communiqué de presse. Entamée au deuxième semestre 2015, la négociation a pris fin en juin, et la signature des organisations professionnelles représentatives aussi bien côté patronal que syndical a été confirmée en septembre. « L’ensemble des entreprises du secteur représentées par notre fédération professionnelle est concerné par ces deux accords, précise Éric Banel, délégué général d’Armateurs de France. Comme nous allons demander une extension, à terme, ce seront toutes les entreprises et tous les salariés de la branche qui seront concernés par ces accords, soit 16 000 navigants et 6 000 sédentaires. » L’engagement d’Armateurs de France pour garantir l’égalité professionnelle entre les hommes et les femmes avait connu une première étape avec la signature en 2014 du Plan sectoriel mixité transports initié par le gouvernement.

Des aspects pratiques mais importants

En matière d’égalité et de mixité professionnelles, comme le montrent plusieurs études récentes, le secteur maritime est semblable aux autres. L’égalité et la mixité en entreprise et des professions nécessitent une mobilisation pour progresser. Avec 9,5 % de femmes, le métier de navigant demeure très masculin, rappelle Armateurs de France. « Notre objectif est clairement de faire augmenter cette proportion, explique Éric Banel. Nous avons négocié et conclu ces accords parce que nous, partenaires de la branche, étions collectivement convaincus de la nécessité de garantir l’égalité professionnelle entre les hommes et les femmes et de développer la mixité. Mais il s’agit aussi d’une démarche de progrès social. » En effet, davantage d’égalité et de mixité professionnelles « favorise la promotion sociale, l’attractivité des métiers et l’efficacité économique. À cet égard, ces accords constituent pour la profession en général un signe de renouveau. Ils donnent une image plus moderne de nos entreprises maritimes, de nos métiers, de notre filière », poursuit Éric Banel. Une fois ce contexte défini, les obstacles et les difficultés que rencontrent les femmes pour rentrer dans la profession et pour y évoluer ont été identifiés. Cela a conduit Armateurs de France à introduire dans les deux accords les différentes composantes de la vie professionnelle: formation, recrutement, promotion et rémunération, évolution de carrière, événements particuliers. Parmi ces derniers figure la période de grossesse qui a pour conséquence pour toute navigante de se retrouver à terre car elle n’est plus apte à naviguer selon une mesure protectrice des pouvoirs publics. Comment en limiter les effets sur la carrière de la navigante? Comment limiter les effets sur les brevets de navigation qui doivent être maintenus valides en permanence et que peut perdre la navigante tenue éloignée de son poste pendant un temps assez long? Elle doit pouvoir maintenir ses capacités et compétences intactes. « Ce sont notamment tous ces aspects très pratiques mais très importants qui sont mentionnés dans les accords », explique Éric Banel. Deux autres volets cruciaux en matière d’égalité et de mixité professionnelles concernent la formation initiale et le recrutement à l’entrée dans la profession, soit en amont de la vie professionnelle. À l’ENSM, pour la formation officiers, la part des étudiantes stagne à 10 %. « La part de femmes dans la population active de marins ne progressera pas si le nombre d’étudiantes n’augmente pas à l’entrée des écoles de formation, souligne Éric Banel. Nous travaillons actuellement avec l’ENSM pour lancer des campagnes de recrutement ciblées, pour faire mieux connaître les métiers du secteur maritime, pour faire évoluer les images projetées par ces métiers. » Au niveau du recrutement aussi, des efforts doivent être faits par les entreprises, et les accords prévoient des engagements sur ce point. « Ces deux volets sont déterminants. S’il n’y a pas de progrès en amont de la vie professionnelle, la mixité dans le secteur ne progressera pas, conclut Éric Banel. C’est en cela que mixité et égalité jouent un rôle pour une compétitivité renouvelée du secteur. »

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