« L’insécurité maritime prend des formes diverses – kidnapping, piraterie, brigandage, pêche illégale, trafics, siphonage de fuel, pollutions marines, etc. – qui requièrent une approche globale et coordonnée sur le long terme », ont rappelé le Cluster maritime français, Armateurs de France et le Gican. Le soutien des organisations françaises est aussi guidé par les intérêts nationaux qui opèrent dans le golfe de Guinée. « Malgré une volonté affichée par de plus en plus de pays africains, la protection en mer et le rétablissement de l’ordre dans des eaux livrées à la piraterie et au brigandage de combustible peuvent encore paraître trop irréguliers », continuent les organisations maritimes. Elles souhaitent que les pays apportent des précisions sur plusieurs points, et notamment en encourageant l’établissement d’une sécurisation effective et permanente, par les services des États de la région des routes maritimes, des zones d’opération, d’exploitation, de mouillages d’attente des ports ainsi que des zones de transfert entre pétroliers. Le Cluster maritime français, Armateurs de France et le Gican demandent que soit renforcée et accélérée la mise en place d’échanges d’informations sécurisées avec tous les acteurs de la sécurité et de la sûreté maritimes en Afrique.
Entreprises privées
De plus, elles veulent que soient autorisées et accréditées des entreprises de sûreté privées, y compris armées dans les ZEE, pour protéger les navires et les équipages. Dans cet objectif, elles demandent de définir et de coordonner entre les États de la région les conditions souhaitables d’embarquement et de détention d’armes à bord des navires évoluant dans leurs eaux territoriales. Elles souhaitent la mise en place de juridictions idoines pour juger les auteurs d’actes relevant de la criminalité maritime. Enfin, en matière de formation, elles appellent à développer un réseau interrégional de sensibilisation à la lutte contre l’insécurité maritime.
Pour répondre à ces préoccupations, elles proposent une aide à la surveillance des zones concernées, la formation, la gestion des trafics, le contrôle des pêches voire, en matière de développement maritime, des conseils en logistique, droit et financement.
Le Port autonome de Lomé: plus qu’un port, un futur hub
Le Port autonome de Lomé veut jouer un rôle de hub dans la région, a souligné le directeur général du port, le contre-amiral Fogan Kodjo Adegnon. En 2015, le Port autonome de Lomé a enregistré un trafic de 15,4 Mt. En un an, le port a connu une progression de 66 %. « Une progression que nous devons à la mise en place du troisième quai », a expliqué le directeur général du port. En effet, au cours de la même période, le trafic conteneurisé a augmenté de 137 % à 905 700 EVP. « Notre vision est de devenir un hub régional. Nous disposons d’un tirant d’eau nous permettant de recevoir les navires de dernière génération mais cela ne suffit pas. Nous avons aussi besoin d’installations portuaires et d’infrastructure pour assumer ce rôle. » Le Port autonome de Lomé assure une cadence de 40 mouvements par heure sur le trafic conteneurisé, ce qui le place dans les meilleurs résultats par rapport aux autres ports de la région. Quant au temps de passage portuaire, il est estimé, pour une boîte, entre 10 et 12 jours. « La mise en place de notre guichet unique nous permet de cibler les conteneurs et de fluidifier notre activité », continue le contre-amiral. Le Port autonome de Lomé joue ce rôle de hub pour les pays enclavés régionaux. Le Burkina Faso représente la majorité de ces trafics avec plus de 1,2 Mt devant le Niger qui entre pour 300 000 t.
Demain, le port vise d’autres aménagements pour répondre à la demande croissante. « Nous n’avons qu’un seul terminal minéralier alors que nous avons de l’espace à aménager. » Dans le cadre de son schéma directeur et de sa vision à moyen terme, le port se donne pour objectif de diversifier aussi ses trafics.