Le sommet de l’Union africaine, qui s’est déroulé à Lomé du 10 au 15 octobre, a été consacré à la sûreté et la sécurité maritimes. À cette occasion, le secrétaire exécutif de la commission économique pour l’Afrique à l’ONU, Carlos Lopez, est intervenu pour tordre le cou de certains préjugés: « L’Afrique n’est pas un lion. Ce félin n’a pas notre sensibilité ni notre dynamisme. Le lion est un animal paresseux. L’Afrique doit être vue comme un guépard. Un champion de la rapidité et un fauve qui ne tue que pour manger. » Cette analogie animalière est somme toute assez réaliste dans l’état actuel des choses. L’Afrique accélère le pas depuis plusieurs années pour devenir un véritable Eldorado. Si le guépard est rapide et pragmatique, il n’en reste pas moins solitaire. L’Afrique et toutes les nations qui la composent n’ont pas encore franchi le pas de l’intégration. La coopération, notamment sur les questions de sécurité et de sûreté maritimes, a franchi un pas avec la signature de la charte de Lomé. Face au défi d’une piraterie ou d’actes de brigandage en mer qui peuvent être fratricides, l’Afrique doit réfléchir maintenant globalement pour préserver et garantir la sécurité de ses eaux. Le transport maritime est pour l’Afrique la voie du développement, comme il l’est pour la Chine. L’Afrique a compris que la liberté de navigation maritime fait partie de son ADN. Pour atteindre sa vitesse, le guépard a besoin de tous ses muscles, comme l’Afrique a besoin de tous les pays de son continent.
Éditorial
Le guépard africain reste solitaire
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