L’Afcan tire la sonnette d’alarme

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S’il est prématuré d’évoquer les causes de l’accident, force est de constater qu’une fois de plus, et malgré les travaux de l’OMI, une embarcation de sauvetage a « encore tué, note l’Association française des capitaines de navire (Afcan). Mais peut-on encore parler d’embarcation quand la capacité dépasse 300 personnes alors que la convention Solas prescrit une capacité maximale de 150 avec possibilité de dérogation? Qu’il s’agisse d’un problème technique, d’un défaut de conception, de fabrication ou d’une erreur humaine, malgré les progrès évidents depuis le naufrage du Titanic, il faut remettre en question la sécurité du fonctionnement des moyens de mise à l’eau. Combien de morts faudra-t-il pour que la réglementation évolue et que la protection des utilisateurs devienne enfin prioritaire? », alerte l’Afcan.

Problème identifié depuis 2001: 12 morts

Le 15 avril 2011, un exercice de ce type a eu lieu à bord du CMA-CGM-Christophe-Colomb: un lieutenant et un élève officier sont morts et un marin philippin a été gravement blessé. En janvier 2001, la Marine Accident Investigation Branch a publié une étude de 40 pages sur les accidents survenus lors de la mise à l’eau des canots de sauvetage: en dix ans, ces dispositifs ont fait « 12 morts chez les navigants professionnels, soit 16 % de tous les décès enregistrés sur les navires de commerce (britanniques) et 87 blessés. Ces accidents se sont tous produits lors des séances d’entraînement ou de test de ces dispositifs. Les navigants étaient tous expérimentés, qu’ils aient été à la manœuvre ou à sa supervision ». La MAIB a demandé que soit menée une étude internationale dans le cadre de l’OMI afin d’avoir une idée précise de l’importance du problème et de ses différentes causes possibles. Il n’a pas été possible de savoir si la MAIB a été entendue. En avril 2011, elle a attiré l’attention sur le poids réel d’un canot qui s’était détaché et était tombé de 29 m: un mort et deux blessés. La coque de ce canot s’était gonflée d’eau, portant son poids à 1 450 kg alors qu’il était certifié à 980 kg.

Si l’on en juge par le nombre de morts et de disparus dans des naufrages de vraquiers dans les années 1990, avant que le secrétaire général de l’OMI, William O’Neil, somme le secteur maritime et portuaire de trouver une solution, il faudra attendre encore un peu. Le seuil de déclenchement avait été de 618 morts en dix ans. Mais en matière de sécurité des paquebots, sujet sensible, les choses pourraient aller plus vite si les pouvoirs publics américains, par exemple, s’en mêlaient.

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