Une vraie dynamique d’investissement et une vision de long terme

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L’activité portuaire au Chili a fortement progressé jusqu’en 2013 en raison de la croissance de l’économie, puis elle a subi le contrecoup du ralentissement de la conjoncture en 2014-2015. Le trafic du principal port, celui de San Antonio, est cependant passé de 10,7 Mt en 2004 à 17,4 Mt en 2015 (39 % du total du système portuaire chilien), dont 11,7 Mt conteneurisées, 4,7 Mt de vracs et 0,9 Mt de conventionnel. Pendant cette période, le trafic des conteneurs a doublé, de 0,6 MEVP à 1,2 MEVP.

Le port de Valparaiso se situe à la 2e place en 2015 pour les conteneurs (0,9 MEVP). Après avoir fortement progressé jusqu’en 2008, le trafic total s’est stabilisé autour de 10 Mt (10,3 Mt en 2015).

Les principaux ports chiliens ont engagé une stratégie d’investissement. À la différence des pays voisins, les autorités portuaires et les opérateurs privés ont une vraie vision de long terme. L’autorité portuaire de San Antonio va finaliser au cours des prochains mois le dragage à 16 m, ce qui permettra d’accueillir les navires de dernière génération. Au début du mois d’août, San Antonio Terminal International (STI), principal opérateur de conteneurs, a accueilli le MSC-Flavia (capacité 13 000 EVP), le navire de plus grande capacité ayant accosté dans ce port.

Projet d’un « port à grande échelle »

STI réalise actuellement l’extension de la ligne de quai de son terminal, qui sera portée à 900 m (coût: 100 M$). L’opérateur multiproduits Puerto Central a inauguré au début de l’année le 2e terminal à conteneurs (480 M$) et va accroître la ligne de quai à hauteur de 350 m supplémentaires (700 m en tout). Selon José Luis Mardones, président de l’Autorité portuaire de San Antonio, ces investissements devraient permettre de doubler la capacité du port qui atteindra 3 MEVP. À Valparaiso, les principaux investissements portent sur l’extension du principal terminal (T1) et le projet de construction du nouveau (T2).

Les autorités chiliennes se projettent cependant sur le long terme. Elles envisagent la création d’un port à grande échelle (PGE) destiné à faire face à la hausse attendue du trafic et pouvant accueillir les navires porte-conteneurs de dernière génération. Celui-ci serait situé dans la zone centrale du pays et serait opérationnel entre 2025 et 2030. Deux avant-projets présentés par les entreprises portuaires de San Antonio et de Valparaiso sont actuellement à l’étude.

La proposition du port de San Antonio prévoit la construction en deux étapes de deux terminaux d’une capacité de 3 MEVP chacun. La ligne de quai serait de 1 780 m (soit 3 560 m en tout). Chaque terminal pourrait accueillir simultanément quatre navires de classe E. Le budget du projet s’élève à 2 Md$. Les atouts de San Antonio sont la proximité de Santiago, la capitale, située à une centaine de kilomètres, et la possibilité d’une connexion ferroviaire. Le projet de Valparaiso est moins ambitieux puisqu’il propose une ligne de quai de 1 770 m et une capacité de 3 MEVP. L’investissement total prévu est de 1,5 Md$.

Reste que le projet ne fait pas l’unanimité au Chili. Certains experts contestent l’utilité d’un investissement aussi coûteux. Les partisans du PGE font valoir que la poursuite de la croissance régulière du trafic obligera, tôt ou tard, à réaliser de nouveaux investissements, et qu’une telle installation correspond à la situation créée par l’élargissement du canal de Panama. Le débat n’est pas tranché.

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