Depuis 2013, le gouvernement équatorien a changé son mode de gestion en supprimant l’autorité portuaire auparavant attribuée à chacun de ses quatre principaux ports – Guyaquil, Esmeralda, Puerto Bolivar et Manta –, et en les plaçant désormais sous la seule tutelle du ministère des Transports. A suivi la création d’une entreprise publique des ports qui, « dans le sens du commerce et de la rentabilité, coordonne les actions et les projets des quatre ports en évitant la concurrence entre eux ».
A suivi peu après un plan stratégique de mobilité pour la période 2013-2037 qui reléguait le principal port, Guayaquil, au rang de simple port de cabotage et de tourisme pour l’accueil des paquebots de croisière. Ce qui a provoqué la colère des édiles locaux qui se sont empressés de rappeler le rôle historique de Guayaquil et le poids économique de la région qui l’entoure, la première du pays. La copie a ensuite été revue, mais Guayaquil continuera avec des accès de 11 m de profondeur, et la majeure partie du trafic conteneurs va malgré tout être transférée sur deux autres ports, Manta, à l’ouest de la capitale Quito, et Posorja, à l’entrée de la baie de Guyaquil.
Accord avec DP World
En février, le ministère a ainsi annoncé la signature d’un accord avec DP World pour la concession du nouveau terminal portuaire de Posorja, au sud-ouest de Guayaquil. DP World se charge de l’ensemble du projet, depuis les plans jusqu’à l’exploitation du nouveau site, en passant par son financement et l’aménagement du port. L’investissement global représente environ 1,2 Md$.
Quant à Puerto Bolivar, au sud de la même baie, il est spécialisé dans les exportations de bananes, qui représentaient jusqu’à présent 96 % de son trafic. Le consortium turc Yilport en a obtenu la concession en août et prévoit d’y investir 750 M$ dans la modernisation de ses infrastructures. Yilport poursuivra le trafic de bananes mais vise aussi désormais celui des conteneurs. Le trafic devrait être de 130 000 EVP dans un premier temps, pour passer à 250 000 EVP dès 2020 et monter en puissance jusqu’à atteindre 500 000 EVP dans les années suivantes. Enfin, Yilport compte développer le trafic de produits miniers, alors que plusieurs projets d’extraction sont en cours dans la région qui entoure le port.
Le chenal d’accès, dont la souille est actuellement de seulement 11 m à marée haute, va être creusé pour atteindre 16 m. Le concessionnaire compte aussi aménager une chambre froide d’une capacité de 250 000 caisses de bananes par jour et installer cinq grues pour les conteneurs. À la fin des années 2020, elle prévoit aussi d’aménager un nouveau quai, le septième de Puerto Bolivar.
Quant à Manta, plus au nord, le ministère des Transports prévoit d’en faire également un port en eaux profondes. Le projet comprend l’aménagement de 1 400 m supplémentaires de digues, 400 m de quai, une souille de 16,2 m à marée basse pour pouvoir recevoir les post-Panamax et 25 ha de terre-plein supplémentaires. L’appel à candidatures a étélancé fin septembre.