Une volonté tenace de diversification par rapport aux vracs

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L’arrivée de DP Word à la fin des années 2000 (rachat de l’opérateur local Contarsa), l’extension et la modernisation du terminal à conteneurs ainsi que le choix du port comme hub de Zim avaient donné lieu à des projections très optimistes en matière de trafic, de l’ordre de 500 000 EVP vers 2015. Après une montée en puissance jusqu’en 2010 (255 000 EVP), le trafic a décliné régulièrement puis s’est effondré en 2015 (– 40 %, 90 000 EVP). Le recul a continué en 2016 (– 6 % sur sept mois, 50 000 EVP).

Le port a revu ses ambitions à la baisse. DP World a réorienté sa stratégie en réduisant sa dépendance par rapport à Zim et en développant le trafic export-import, actuellement largement majoritaire. Les responsables de la filiale demandent cependant avec insistance le 3e rail, c’est-à-dire une connexion UIC, sans que personne ne sache à quelle date celle-ci sera opérationnelle.

De nouvelles niches de trafic

Tarragone a mieux réussi dans le conventionnel, en exploitant de nouvelles niches de trafic. Le trafic de pâte à papier a démarré en 2010 et atteint actuellement 500 000 t/an. Autre exemple, l’automobile. Classé au 1er rang conjointement avec Santander et Valence – dans le dernier classement de logistique portuaire établi par l’Anfac, l’association des constructeurs espagnols –, le port a démarré cette activité dans les années 1980 et a réussi une percée à l’export, avec un quasi-doublement en 2015: + 96 % à 170 000 t. Le premier client est l’Italie. En 2016, l’embellie s’est poursuivie (+ 39 %, 138 000 t) grâce au développement d’un trafic d’importation de voitures en provenance de la Corée du Sud.

Le développement du colis lourd est une autre réussite. Six projets ont été réalisés en 2015 et huit depuis le début de l’année 2016, dont l’expédition de plusieurs gros modules à destination du port d’Anvers. L’Autorité portuaire de Tarragone (APT) a fait de la promotion du colis lourd une de ses priorités.

Tarragone cherche également à valoriser sa position de premier port agroalimentaire espagnol. Leader national pour les céréales et l’alimentation animale, le port a réussi à se positionner sur le marché très disputé des fruits et légumes. Pendant les sept premiers mois, le trafic a augmenté de 10 % à 97 000 t. L’export (+ 62 %) est constitué principalement des agrumes, tandis qu’à l’import (+ 7 %) il s’agit de fruits tropicaux (kiwi, ananas et bananes en majorité). Autre exemple, la progression de l’exportation de bétail sur pied (235 000 têtes en 2015 contre 162 500 en 2014), en concurrence directe avec Carthagène, le leader traditionnel, et Sète, en France. Conséquence logique de ces initiatives, le conventionnel (0,7 Mt sur les sept premeiers mois de 2016) dépasse désormais le trafic conteneurisé (0,5 Mt). Le trafic total des diverses (1,2 Mt) représente un peu plus de 7 % du trafic total (16,7 Mt) et Tarragone se classe au 12e rang en Espagne.

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