Le port de Valence a traité 60 Mt et se classe au 2e rang pour les diverses en Espagne, après Algésiras (62,5 Mt). Cependant, il concentre la quasi-totalité des conteneurs, principal moteur de l’activité, avec 4,6 MEVP (52,3 Mt), un record qui lui a permis de ravir la 1re place à Algésiras en 2015. En 2007, le port était en dessous des 3 MEVP. La force de Valence dans les conteneurs réside dans sa situation géographique idéale pour les deux types de trafic: le transbordement (2,5 MEVP en 2015), en raison de la faible déviation des navires par rapport à l’axe Suez-Gibraltar; et le trafic import-export (2,1 MEVP) du fait de la proximité de Madrid et de la Castille. Valence profite ainsi pleinement de la reprise de l’économie espagnole qui favorise l’activité hors transbordement: en 2015, les exportations de conteneurs pleins, exprimées en EVP, ont progressé de 11,7 %, et les importations de 4,5 %. Les chiffres des sept premiers mois de 2016 indiquent une continuité (+ 5 % et + 9,5 % respectivement). En revanche, le transbordement a fléchi (– 6 %).
Pièce maîtresse
Pour les opérateurs de conteneurs, Valence reste une pièce maîtresse de leur dispositif. MSC dispose de son propre terminal, Noatum a renforcé sa présence (terminal et grues supplémentaires) et APM Terminals vient d’entrer via le rachat du Catalan TCV. L’APV a engagé les investissements nécessaires afin de permettre l’accostage des plus gros porte-conteneurs. Le seul point noir demeure la conclusion de l’interminable négociation de la convention collective de la manutention, qui se poursuit depuis plusieurs années. Un mini-conflit cet été a fait perdre plusieurs dizaines de milliers de boîtes.
Le trafic des diverses hors conteneurs a progressé de manière encore plus rapide, de 7,8 Mt en 2012 à 10,8 Mt (dont 8,1 Mt à Valence). Le principal segment concerne les produits sidérurgiques (1,9 Mt en 2015, essentiellement à Sagonte). Le trafic a baissé en 2016 (– 10 % sur sept mois) mais l’usine d’ArcelorMittal (produits plats) est en pleine activité grâce aux commandes de l’industrie automobile, et ThyssenKrupp envisage de rouvrir l’usine de Galmed. L’impact devrait se faire sentir sur les chiffres de trafic au cours des prochains mois.
Le résultat le plus encourageant concerne l’automobile. Le trafic est passé de 360 000 véhicules en 2013 à 690 000 en 2015, soit un quasi-doublement. C’est la conséquence de la forte croissance des exportations (387 000 unités en 2015) mais aussi de la reprise du marché domestique qui stimule les importations (178 000). Valence est le point d’entrée de Fiat dans la péninsule. Compte tenu des contraintes d’espace disponible, Sagonte prend une importance accrue (183 000 véhicules en 2015 contre 58 000 en 2014).