Le 20 septembre, un navire pétrolier a chargé l’équivalent de 776 000 de barils de brut depuis le port libyen de Ras Lanouf, pour la première fois depuis la fin 2014, rapporte l’AFP qui a obtenu cette information auprès d’un responsable portuaire. Le navire est le Seadelta, battant pavillon maltais. Il a pris la destination de l’Italie. « Le chargement aurait dû avoir lieu le 18 septembre mais a été différé lorsque des combats ont éclaté pour le contrôle des quatre terminaux libyens du Croissant pétrolier », continue l’AFP. Le navire a dû se retirer vers un lieu sûr au large de Ras Lanouf suite à des nouveaux combats qui ont éclaté près du port. Situés le long du littoral dans le Nord-Est, les quatre terminaux libyens du Croissant pétrolier, Zoueitina, Al-Sedra, Ras Lanouf et Brega, sont contrôlés depuis le 12 septembre par des forces loyales au général Khalifa Haftar, chef proclamé de l’armée liée à un gouvernement basé dans l’est du pays et non reconnu par la communauté internationale. Le 18 septembre, le Gouvernement d’union nationale libyen (GNA), installé à Tripoli et reconnu par la communauté internationale, a tenté de reprendre le contrôle des quatre ports en lançant une offensive contre les forces de l’autorité rivale basée dans l’est de la Libye. Cette tentative a finalement échoué, permettant le retour du Seadelta, son chargement et son départ vers l’Italie. L’AFP indique qu’au cours des combats, un réservoir de brut a pris feu dans le port d’Al-Sedra, selon des informations communiquées par la Compagnie nationale du pétrole (NOC).
Le gouvernement basé à Tripoli a montré une nouvelle fois son incapacité à défendre les principaux ports permettant au pays d’exporter son or noir, sa principale richesse économique. De leur côté, dès le 12 septembre, les troupes du général Haftar avaient annoncé dans un communiqué qu’elles allaient confier à la NOC la gestion des terminaux, « sans contrepartie », afin que celle-ci puisse reprendre sans tarder ses exportations de pétrole. Tel est donc bien le cas depuis le 20 septembre. Les réserves de pétrole libyen sont estimées aux environs de 48 milliards de barils. Depuis la fin du régime de Kadhafi en 2011, la production pétrolière de la Libye a été divisée par cinq. Elle est passée de 1,5 Mbpj à 300 000 bpj entre 2010 et 2016.