La conférence sur le fret fluvial s’est conclue le 15 septembre par une réunion rassemblant l’ensemble des acteurs de la filière en présence du secrétaire d’État aux Transports, Alain Vidalies, qui a annoncé « la mise en œuvre d’un plan d’action pour le fret fluvial » organisé autour de trois axes.
Le premier consiste à « accroître le niveau de performance environnementale et économique de l’offre fluviale en développant l’innovation: création du centre d’innovations fluviales Batelia, entrée en vigueur du règlement Engins mobiles non routiers en 2019, etc. ».
Le deuxième porte sur la nécessité d’« investir dans l’entretien, la modernisation et le développement du réseau fluvial afin de disposer d’une infrastructure plus sûre et performante: nouveau projet stratégique de VNF 2015-2020, développement de services aux usagers, renforcement de la gouvernance des ports fluviaux autour des collectivités territoriales, de VNF et des acteurs économiques, etc. ».
Le troisième axe a pour ambition de « se préparer aux opportunités des nouveaux marchés émergents: adaptation des schémas logistiques, mise en place d’un plan d’aide au report modal (2018-2022), développement des grands bassins fluviaux etc. ».
Afin d’assurer le suivi du déploiement des actions retenues, Alain Vidalies a fait part de son souhait de « mettre en place un comité de suivi qui se réunirait au moins une fois par an et permettrait d’enrichir les actions à conduire avec d’autres réflexions à venir ».
La filière fluviale va rester vigilante sur la concrétisation du plan
Suite à la réunion de conclusion de la conférence sur le fret fluvial, un communiqué a été diffusé le 16 septembre par l’association Transporteurs fluviaux de France (TFF). Celle-ci a été fondée par le Comité des armateurs fluviaux et la Chambre nationale de la batellerie artisanale pour représenter respectivement les grandes entreprises et l’artisanat batelier. Pour TFF, « il subsiste un décalage entre le résultat de la démarche, qui dresse d’excellentes perspectives et atteste de l’accompagnement de la puissance publique, et la crise que traverse le secteur à très court terme et qui nécessite des mesures “coup de poing” ». Par exemple, TFF « regrette l’attitude du ministère du Budget, sourd jusqu’ici aux demandes de la profession en faveur de certains aménagements fiscaux comme l’exonération des plus-values de cession », indispensables « pour soutenir la compétitivité des entreprises de navigation intérieure ». TFF relève que « la question de l’hinterland fluvial des ports maritimes a été peu évoquée dans le cadre de la conférence », alors que le sujet est une priorité dans les rapports parlementaires sur l’attractivité portuaire et maritime en fonction des axes remis en juillet au secrétaire d’État aux Transports. Sur ce sujet, TFF « attend des réponses concrètes sur l’accès direct aux ports maritimes ainsi que sur la mutualisation des THC et, surtout, une mise en œuvre d’urgence de ces actions ». Enfin, TFF « salue l’engagement du ministre en faveur de la poursuite du dispositif d’aide au coup de pince pour l’année 2017 et sa promesse d’engager une réflexion pour la mise en place d’un dispositif réformé à partir de 2018 ». Il restera toutefois « à assurer la bonne maîtrise du processus, en particulier quant aux délais de paiement ».