Korean Air Lines, actionnaire à hauteur de 33 % de Hanjin Shipping, a accepté de consentir un prêt de 60 milliards de wons (48,5 M€) à l’armement. « Les membres du conseil ont décidé d’accorder un prêt, mais seulement en échange de garanties » de la part de l’armateur, a indiqué à l’AFP une porte-parole de la compagnie sans plus de précisions. Selon l’agence Bloomberg, la somme sera disponible lorsqu’Hanjin Shipping aura engagé sa participation dans son terminal du port de Long Beach.
Ce prêt intervient alors que le 6 septembre, Hanjin, la maison mère de l’armement, a annoncé le déblocage de 100 milliards de wons (80 M€) dont un don de 40 milliards de wons à son président, Cho Yang-Ho, afin de « normaliser » les opérations des porte-conteneurs. « Nous avons décidé de minimiser les dégâts causés aux entreprises exportatrices », a indiqué le président de la holding Hanjin.
La veille de l’annonce de ce prêt, sur les 141 navires d’Hanjin, quelque 92 unités sont restées à l’ancre au large des ports des États-Unis, du Japon, de la Chine, de l’Espagne et du Canada. Les autorités portuaires, craignant des impayés de droits de port, ont refusé de laisser entrer les navires. Il a fallu l’intervention d’un tribunal du New Jersey pour que l’armateur puisse accoster. Le tribunal américain a autorisé le déchargement de plusieurs navires sur le territoire des États-Unis sans que l’armateur ne craigne de les voir saisis par ses créanciers. Une décision qui est intervenue après l’annonce du prêt par Korean Air Lines.
Dommages collatéraux
Le quotidien sud-coréen Chosun Ilbo a publié une information selon laquelle la valeur du fret à bord des différents navires s’élèverait à quelque 12,5 Md$. Des conteneurs chargés pour alimenter, sur le marché américain, les étales des magasins en vue de la fête de Thanksgiving et de Noël. Une bulle d’air pour l’armement. Néanmoins, dans la presse américaine, les inquiétudes sont grandissantes. Les conteneurs restent stockés dans les terminaux. Les opérateurs sur la côte ouest-américaine refusent de voir entrer des boîtes vides. « Si cette affaire n’est pas résolue dans les prochaines semaines, nous allons voir des dommages collatéraux survenir sur toute l’industrie nationale », a indiqué Weston LaBar, directeur de l’association des routiers de Long Beach. Le directeur général de GSC Logistics, Scott Taylor, a déclaré au journal Fortune qu’il disposait de 80 conteneurs vides d’Hanjin sur des camions qui ne pouvaient décharger auprès d’aucun terminal. Quant aux chargeurs, si jamais ils devaient finalement recevoir la marchandise, ils ont des doutes sur leur capacité à pouvoir renvoyer en Asie les marchandises chargées et organiser une reverse supply chain en raison des déficiences d’Hanjin.