Superstitieux ou simplement prolifique, Yann Alix n’a pas voulu nous livrer 13 « histoires », mais est allé jusqu’à 15. Des sujets aussi variés qu’intéressants que sont la logistique, le maritime et le portuaire. Et parce qu’il sait aussi nous aider à nous évader, il nous fait faire un tour du monde de ces questions. L’embarquement se fait sur le canal de Panama, avec ses conséquences sur le réseau portuaire caribéen. Ensuite nous voguons au travers de l’Atlantique vers le bassin du Congo, le canal de Suez pour redescendre sur l’Afrique de l’Est et la compétition portuaire de Mombasa à Walvis Bay. Entre les deux, une petite étape en Iran qu’il définit comme le « futur nouveau maillon géostratégique ». Il le confirme, le dossier transport est inscrit en haut de la liste du gouvernement de Téhéran et sera pour les élites politiques et le privé un lieu incontournable entre l’Asie, l’Europe et le Moyen-Orient.
Les sujets de ces analyses sont aussi divers que sa participation à la réflexion de la géostratégie maritime qu’il agrémente tout au long de son ouvrage de nombreuses iconographies pour illustrer son propos. Il traite de l’économie circulaire dans les ports, de l’ubérisation du transport en Afrique, de la bataille portuaire africaine, de l’offensive conteneurisée dans la région occidentale de ce continent mais aussi, en tant que directeur de la stratégie de la Soget, des guichets uniques.
Yann Alix se penche aussi sur la problématique des alliances dans le monde de la conteneurisation et des corridors eurasiatiques. Et parce que ce voyage autour de la planète maritime et portuaire aura été en partie centré sur l’équateur, il termine sur la route arctique canadienne.
Au fil de la lecture de ces histoires, Yann Alix se libère de la langue de bois pour entrer dans un style parfois un brin provocateur, mais qui offre toujours matière à réflexion. Du Edgar Allan Poe version maritime.
Histoires courtes maritimes et portuaires d’Afrique et d’ailleurs
Éditions EMS – ISBN 978-2-84769-924-1
128 pages – Prix: 12 €