La campagne céréalière du port d’Ancône est plus importante que l’an dernier. Et pourtant, ce trafic ne constitue plus un élément moteur pour le port. Selon les chiffres publiés par le département des statistiques de l’autorité portuaire, le volume de trafic de céréales au 30 juin s’élève à 246 911 t, toutes catégories confondues. Soit une hausse importante par rapport à l’an dernier, le trafic étant estimé à 209 325 t, mais une baisse de presque 50 000 t par rapport à 2014. « Le volume a augmenté de 18 % comparativement à l’an dernier grâce à un apport supérieur de la part des pays de la Méditerranée », confie Guido Vettorel du département promotion, développement et statistiques. La répartition selon les zones géographiques a complètement changé. À titre d’exemple, les importations en provenance d’Ukraine ont chuté de quelques milliers de tonnes, mais en revanche elles ont quasiment doublé en ce qui concerne les céréales venant de la Bulgarie, et triplé au chapitre russe. Le scénario est plus sévère en ce qui concerne le continent américain. Les importations du Canada sont passées de 42 236 t à 14 000 t. Les États-Unis en revanche ont carrément jeté l’éponge.
Une situation en plein essor
Sur le front méditerranéen, la situation est en plein essor grâce à la participation importante de la Tunisie qui totalise cette année 114 983 t contre 47 434 t l’an dernier. Côté Union européenne, la France, qui avait contribué l’an dernier à la campagne céréalière du port d’Ancône avec un volume de 26 500 t en exportation, a elle aussi quitté le port. « Grâce à la participation importante des pays méditerranéens et notamment de la Tunisie, nous enregistrons une augmentation de 103 % du volume de trafic de céréales avec cette partie du globe. C’est très important », déclare Guido Vettorel. Il ajoute qu’il faut toutefois tenir compte du fait que le port d’Ancône, ou plus exactement les installations céréalières portuaires, ne sont plus reliées à la production d’un établissement en particulier car elles fonctionnent uniquement à titre d’intermédiaire pour des tiers. Malgré un trafic inégal selon les années, les deux concessionnaires d’installations de stockage, Silos granari della Sicilia et SAI, ont décidé de continuer à miser sur les céréales. L’an dernier, en juillet, le comité portuaire d’Ancône avait décidé de renouveler les concessions aux deux sociétés jusqu’en 2019. Une décision adoptée sur la base d’une étude économique effectuée par l’autorité portuaire soulignant les bénéfices pour le port dérivant des silos. À commencer par 4,5 M€ de retombées économiques annuelles pour la région environnante, et 1,6 M€ d’impôts versés chaque année dans les caisses de l’État italien.
Deux principaux opérateurs
Les deux principaux opérateurs du port d’Ancône sont Silos granari della Sicilia et SAI qui occupent 17 000 m2 de la superficie portuaire. Selon les données du ministère des Transports et des Infrastructures, ces opérateurs ont permis la création d’une quarantaine d’emplois dans les secteurs du transport et des services, et une soixantaine dans les services de réparation, répartition des marchandises et contrôle des navires. La société Silos granari della Sicilia a une capacité de stockage de 46 200 t. Au chapitre des investissements, les deux opérateurs sont d’une discrétion absolue, mais l’hypothèse de petites opérations ciblées pour améliorer le trafic de céréales après le renouvellement des concessions est a priori envisageable.