Les chiffres sont bons malgré une baisse évidente du volume de trafic de céréales par rapport à l’an dernier. Dans son rapport publié à la mi-août, l’autorité portuaire de Ravenne fait état d’un volume de trafic de 3,85 Mt de céréales, toutes catégories confondues. Soit nettement moins que l’an dernier, l’autorité portuaire ayant estimé à 4,7 Mt le volume de céréales entrées et sorties du site en 2015. Un résultat satisfaisant pour la direction du port, qui souligne les difficultés du secteur en raison de la crise, mais aussi de la conjoncture politique actuelle. Au chapitre des arrivages, les céréales frôlent la barre des 3,76 Mt contre 4,39 Mt l’an dernier.
Les points de départs importants des importations de céréales restent comme en 2015 le continent américain, qui se taille la part du lion avec 1,073 Mt en ce qui concerne la partie méridionale de ce continent. Dans le détail, le trafic de farine de graines de soja, par exemple, a augmenté par rapport à l’an dernier avec 765 674 t contre 717 882 t. La partie septentrionale américaine participe à la campagne céréalière italienne 2015 avec un volume de trafic estimé à 619 461 t contre 738 547 t l’an dernier. Mais la part la plus importante est réservée à la zone méditerranéenne et la mer Noire avec 1,95 Mt de céréales comme le colza, le blé tendre, le maïs, le soja et la farine de graines de tournesol.
Des exportations moins performantes
Au chapitre des exportations, en revanche, le port de Ravenne est nettement moins performant. Les exportations, estimées à 83 129 t, concernent l’Europe septentrionale occidentale, le bloc asiatique, vaguement l’Océanie qui n’est visiblement pas considéré comme un marché important, la Méditerranée et la mer Noire. Au final, la saison céréalière de Ravenne n’est pas mauvaise, même si les chiffres sont mitigés par rapport à l’an dernier, certains secteurs ayant enregistré une hausse dans un volume global en baisse. Pour tenter de redresser la barre, des investissements sont envisagés mais le moment est difficile, d’autant que la réforme portuaire tant attendue vient finalement d’être adoptée. Durant cette période de transition, chaque port devra être très attentif à ses propres décisions. L’an dernier, un projet de développement pour élargir le port (qui ressemble à une sorte de long canal avec un tirant d’eau insuffisant) faisait l’objet d’une étude et d’une réflexion importante. Mais cette idée devait surtout servir à améliorer les résultats du port au niveau global, et non pas simplement céréalier.
L’autorité portuaire réfléchit à l’avenir. Tirer des plans sur la comète ne fait pas partie de la philosophie de la maison, aussi la discrétion est de rigueur. Ce qui n’empêche probablement pas la direction, de songer à un avenir rayonnant d’un point de vue céréalier.
Douze opérateurs
Douze opérateurs dont Docks Cereali S.p.A (considéré comme la vedette incontournable dans la catégorie des spécialistes des céréales en Méditerranée) règnent en maître sur le port de Ravenne. Avec ses 215 000 m2 de superficie où sont construits 116 silos plus un espace de 25 600 m2 pour le stockage à ciel ouvert, Dock Cereali S.p.A est solide. Au niveau du stockage, la société peut engranger jusqu’à 90 000 t en silos, 65 000 t dans les abris et 200 000 t dans les hangars. Tout comme l’autorité du port de Ravenne, le manutentionnaire est très discret sur certains points, notamment ceux qui concernent les investissements. Durant les deux dernières années, une partie des infrastructures a été remise en ordre comme les chargeuses sur pneus, mais aucun grands travaux n’ont été entrepris ou pour le moins inscrits dans le cahier des charges de Dock Cereali S.p.A.