Le port d’Ipswich, dans la région du Suffolk, s’impose comme le principal port céréalier britannique. Au cours de la campagne 2015-2016, il a traité 1,09 Mt, soit une progression de 32 % par rapport à la campagne précédente. Des flux qui concernent principalement du blé, de l’orge et des graines oléagineuses. La croissance s’est accélérée surtout au cours des six derniers mois de la campagne, à savoir le premier semestre 2016 quand le port du Suffolk à exporté 563 760 t, soit une hausse de 52,8 %. Dès la fin du mois de juin, après le vote du peuple britannique en faveur du Brexit, un nombre important de contrats ont été reportés. Une tendance qui s’est répercutée jusqu’au mois de juillet.
Le blé britannique est devenu attractif
« La Grande-Bretagne a toujours eu un rôle important dans l’exportation de céréales et notamment vers les pays de l’Union européenne. Après une récolte de bonne qualité en 2015 et la baisse de la livre sterling, les exportations de blé et de céréales sont devenues encore plus compétitives », a indiqué Andrew Harston, directeur d’ABP (Associated british Ports, propriétaire du port d’Ipswich). « Les évolutions à la baisse de la livre ont fait la différence », nous a confié le directeur opérationnel du terminal céréalier d’Ipswich, Tim Capey. Un outil qui appartient au groupe néerlandais Nidera. D’autres facteurs ont participé à la bonne place d’Ipswich sur le marché international. Ainsi, les taux de fret bas, la hausse importante du prix du maïs au début de l’année et, enfin, les précipitations importantes en Argentine et la sécheresse au Brésil ont permis aux grains britanniques de se trouver des débouchés.
Alors, l’utilisation du blé britannique plutôt que du maïs dans l’alimentation animale est devenue une alternative intéressante. Dans ces conditions, le prix du blé devient un élément majeur plutôt que la qualité. À titre d’exemple, les acheteurs sur la côte Est des États-Unis ont opté pour l’importation de blé anglais plutôt que d’utiliser le maïs local pour l’alimentation animale. En Asie, les acheteurs se sont tournés vers le marché anglais, et le plus grand chargement de blé a été réalisé cette année par Glencore avec 70 000 t de blé pour le Viêt Nam. La pérennité de ce débouché sur la campagne actuelle dépend de nombreux facteurs comme le volume de la récolte, le prix du maïs sur le marché international et le taux de change de la livre. D’autre part, la mauvaise récolte en France, quatrième pays exportateur de blé dans le monde, peut signifier qu’une partie de la production française soit dégradée d’une qualité nutritionnelle et orientée vers l’alimentation animale. Un phénomène qui pourrait jouer en faveur de la Grande-Bretagne, selon certains analystes.
Le port d’Ipswich dispose de deux opérateurs de terminaux céréaliers. Le Grain Terminal, appartenant au groupe néerlandais Nidera, peut stocker jusqu’à 72 000 t de céréales. Le second terminal, Sentinel Terminal, est opéré par Clarkson Port Services. Les navires en escale à ces terminaux sont manutentionnés directement par des engins depuis les cellules, voire avec des élévateurs.