L’été a été studieux. Les parlementaires en charge de la rédaction des rapports sur l’attractivité et la compétitivité portuaire ont remis leur copie au Premier ministre dès le mois de juillet. Et le ministre en charge de la Mer, Alain Vidalies, semble tout d’un coup prendre fait et cause pour le monde portuaire et maritime. Les parlementaires ont dressé un constat unanime pour les différentes façades maritimes. « La France est une nation maritime et portuaire qui s’ignore. » Une façon politiquement correcte de dire que les gouvernements successifs ont zappé la politique portuaire. Il eut été plus juste de dire que la France ignore le maritime et le portuaire. Les trois premiers rapports – le dernier sur la façade Atlantique devant arriver dans les prochaines semaines – dressent un inventaire « à la Prévert » des actions à entreprendre. À huit mois de l’élection présidentielle, il y a peu de chances que le gouvernement inscrive dans ses priorités ces mesures. Encore une fois, ces documents risquent de servir à caler un meuble dans un ministère plutôt que d’être un outil de travail. S’ils ont le mérite d’exister, ils entrent sur la scène politique un peu tard. Et même si l’actuelle majorité présidentielle est reconduite, il est peu probable que la future équipe gouvernementale demeure, et il faudra alors recommencer l’ouvrage. Au final, après cinq ans, mis à part l’autoliquidation de la TVA et quelques « mesurettes », la politique portuaire n’a pas fatigué le gouvernement.
Éditorial
Des rapports de calage
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