Ce fut son dernier acte de gestion de l’entreprise: le 28 juin, en assemblée générale, Charles-émile Loo, président de la Socoma, a désigné Paul Carorino aux fonctions de directeur général de la holding. Celle-ci détient 100 % de l’entreprise de manutention (Socoman) et 100 % de la Snet (Les Thermes de Marseille, Camoins-les-Bains). En attendant la tenue du conseil d’administration exceptionnel qui doit se tenir dans les tout prochains jours, Paul Caronino, président de la Socoman, gère temporairement la holding.
La coopérative compte parmi ses sociétaires les huit employés de Socoma, un salarié de la Snet et un représentant de Socoman. Siègent également cinq autres sociétaires parmi lesquels ceux de la première heure (notamment Irma Rappuzi, 106 ans) et Jean-Noël Guérini.
Double ambition
Sans héritier, l’ancien député européen, figure du parti socialiste, avait approché le président du Conseil général de l’époque, Jean-Noël Guérini, pour ses convictions politiques et l’avait fait entrer au sein de Socoma comme coopérateur. Rattrapé ces dernières années par les affaires, il y aurait peu de chances qu’il occupe des fonctions managériales au sein de la Socoman, selon nos sources. Fondée en 1951 sous l’impulsion de Gaston Defferre, la Socoma nourrissait alors une double ambition: lutter contre la CGT et le patronat sur le port de Marseille. En choisissant le statut de coopérative, la Socoma s’est fait une place sur les quais phocéens en obtenant de fait la manutention de 25 % des marchandises transportées par les compagnies nationales de l’époque (Compagnie générale transatlantique et les Messageries maritimes).
À présent, Socoman emploie six mensuels et fait travailler quotidiennement 55 dockers. Son portefeuille de clients comprend Corsica Linea (ex-SNCM), la Cnan et Nolis sur l’Algérie, Marguisa (COA) et les véhicules Renault déchargés des navires Neptune au terminal Pinède Nord. « La disparition de Charles-Émile Loo tourne une nouvelle page de la vie politique de notre ville. Charles-Émile Loo appartenait en effet à cette génération de femmes et d’hommes qui ont porté les destinées de notre ville tout au long de la seconde partie du xxe siècle. Son exceptionnelle carrière politique en témoigne », a commenté Jean-Claude Gaudin, qui a assisté à ses obsèques le 24 août en l’église de Sainte-Marguerite.