Depuis plusieurs années, le travail fourni par les offices de tourisme et les efforts en matière d’infrastructures ont porté leurs fruits. Au Havre, la saison des croisières a démarré le 25 février avec l’Aidamar et se clôturera le 27 décembre avec l’Aidaprima. Après une saison 2015 (95 escales) en demi-teinte, liée pour une plus grande part aux armements qui ont dû équiper leurs navires de filtres à particules, Le Havre renoue avec la croissance. En effet, près de 128 escales et 280 000 passagers sont programmés en 2016. « La grande nouveauté 2016, c’est que nous accueillons des paquebots toute l’année », tient à préciser Valérie Conan, directrice du département croisières à l’Office de tourisme de l’agglomération havraise. La saison est marquée par dix-huit escales doubles et trois escales triples. La compagnie allemande Aida est un partenaire de longue date du port du Havre. Cette année, elle positionne son nouveau navire, l’Aidaprima, à raison d’une escale chaque semaine le mardi. Le Havre comptabilise également quatorze têtes de ligne assurées par des compagnies comme MSC, Costa ou Océania Cruise. Valérie Conan assure que le nombre d’escales devrait être à nouveau battu l’an prochain. L’Office de tourisme mise sur l’attractivité de la région, son offre culturelle mais aussi la proximité de Paris.
Côté infrastructures, l’Office a également décidé d’aménager le hangar 12, qui se trouve actuellement quai Pierre-Callet à proximité du terminal croisières déjà existant quai Roger-Meunier, pour un meilleur accueil des croisiéristes. Soutenu par la Communauté d’agglomération havraise (Codah), l’Office de tourisme va investir 150 000 € dans le projet. Toujours en 2017, dans le cadre des 500 ans de la ville du Havre, le Queen-Mary-2 effectuera une traversée exceptionnelle entre Le Havre et New York du 15 au 22 septembre.
Année record à Honfleur
Haropa Port de Rouen a lui aussi vocation à recevoir chaque année des paquebots. En 2015, il a accueilli 27 643 passagers sur ses terminaux de Rouen et de Honfleur pour 50 escales maritimes, soit une augmentation de 9,3 % par rapport à 2014. L’année 2015 a d’ailleurs été une année record à Honfleur avec 42 paquebots accueillis d’avril à octobre. Et le prévisionnel de 2016 tourne autour de 46 escales. « Par comparaison, nous n’en avions que trente en 2014. Nous développons les doubles escales. Nous en avons cinq à six par an en moyenne. Nous insistons là dessus auprès des compagnies », complète Ségolène Chesnel, la directrice de l’Office de tourisme de Honfleur. En 2015, Honfleur a également accueilli quatre têtes de ligne. En 2016, six sont programmées. Les compagnies les plus présentes sont CMV avec en moyenne quinze paquebots par an. « Au total, une quinzaine de compagnies différentes fréquentent Honfleur. On peut citer Hapag-Lloyd, la Compagnie du Ponant ou encore Silversea. On constate qu’en 2015, près de 50 % des croisiéristes sont restés sur Honfleur et près de 17 % sont restés à bord. Pour ceux qui souhaitent faire des excursions, l’offre est large avec la Côte fleurie ou le pays d’Auge », ajoute la responsable. Côté infrastructures, Honfleur dispose de trois quais et d’un terminal croisières depuis août 2013. « Nous menons une réflexion globale pour l’accueil de plus gros paquebots, car pour le moment, nous sommes limités à des navires de 260 m de long. »
Si on cumule escales maritimes et escales fluviales, Rouen atteint le chiffre de 700 escales en 2015 pour plus de 83 000 passagers. Et les perspectives de 2016 sont de l’ordre de 750 escales et 100 000 passagers. Les retombées globales pour le territoire sont estimées à plus de 6,3 M€. Le panier moyen des passagers est de 70 € pour les croisiéristes fluviaux et de 87 € pour les croisiéristes des paquebots. Depuis 2011, l’Office de tourisme de Rouen (Rouen Normandie Tourisme & Congrès) a repris la promotion de l’activité croisière qui était par le passé assurée par le Grand port maritime de Rouen. Depuis 2015, elle dispose également d’un consultant qui démarche les grandes compagnies maritimes et fluviales à l’occasion d’événements B to B ou de salons professionnels. Des documents spécifiques de promotion (imprimés ou en ligne) du territoire ont été créés, et les tours opérateurs sont régulièrement accueillis. Outre le centre historique de Rouen, des circuits sont proposés pour découvrir la route des Abbayes, Giverny et Étretat.
Au Havre, l’année 2017 s’annonce record
Pour la saison prochaine, les chiffres risquent de s’envoler en termes de fréquentation pour le port du Havre. Si l’année 2016 recense 126 escales, le cru 2017 en affiche d’ores et déjà 162. « Et ce n’est pas dû aux 500 ans du Havre qui seront fêtés l’année prochaine. De plus en plus de compagnies s’intéressent au Havre. Une cinquantaine de paquebots sont actuellement construits à travers le monde », précise Benoît Rémy, le directeur de l’Office de tourisme de l’agglomération havraise. « C’est un mouvement de fond. Et le marché français commence à décoller. C’est intéressant pour développer les têtes de lignes au Havre. En 2017, on devrait dépasser les 300 000 croisiéristes contre 260 000 cette année. Autre tendance, les paquebots sont de plus en plus gros. Et le port du Havre est en mesure de les accueillir », ajoute Jean-Baptiste Gastinne, vice-président à la Communauté d’agglomération du Havre chargé du développement économique et du tourisme. Une nouvelle enquête économique sur l’impact des croisières au niveau local est actuellement en cours.