Alors que la saison ne s’étend que de mai à octobre, le secteur des croisières est en pleine ébullition à Montréal. Cette industrie met les bouchées doubles à l’approche du 375e anniversaire de la ville et du 150e de la Confédération du Canada, tous deux célébrés en 2017. La création du Comité croisières n’est pas étrangère à la vitalité du secteur. Soutenu par Tourisme Québec, ce comité regroupe autour de l’Administration portuaire de Montréal (APM) six organismes, tous partie prenante dans l’industrie touristique: Aéroports de Montréal, la Société du Vieux-Port, le Casino, la Société de développement commercial du Vieux-Montréal, l’Association des hôtels du Grand Montréal et enfin la municipalité elle-même. Ce Comité, qui promeut la ville en mettant à l’honneur ses nombreux festivals, dont celui, bien connu, de jazz, a permis au secteur de réaliser un bond de 47 %, un an à peine après sa création en 2011, faisant passer le nombre de croisiéristes de 31 000 à 48 000. La croissance n’a cessé d’être au rendez-vous depuis avec un record s’établissant à 73 navires (+ 29 par rapport à 2014) et 92 000 passagers et membres d’équipage en 2015, soit une progression de 29 % par rapport à 2014.
De gros travaux d’infrastructures
Parallèlement à ces efforts de promotion, de gros travaux d’infrastructures sont en cours. À l’automne, deux importants chantiers ont été lancés, toujours dans la perspective des célébrations de 2017. Achevée en 1901, la jetée Alexandra, véritable témoin de l’histoire de Montréal et de l’arrivée de générations entières de migrants, sera complètement réhabilitée à l’instar de la gare maritime Iberville, inaugurée lors de l’exposition universelle de 1967. Le coût total des travaux s’établit à 78 M$ canadiens (53 M€) avec les contributions du gouvernement du Québec et de la municipalité à hauteur respectivement de 20 M$ (13,7 M€) et de 15 M$ (10,3 M€). Ces travaux visent à mieux intégrer la jetée et la gare dans le tissu urbain et à permettre un meilleur accès au Saint-Laurent, le bout de la jetée devant être rabaissée vers le fleuve. Cette zone, située à quelques encablures de la basilique Notre-Dame, accueille 7 millions de touristes chaque année sans compter les dizaines de millions de résidents qui aiment y flâner en toutes saisons.
Ultime chantier, un projet d’installation d’alimentation électrique pour les navires de croisière et hivernants devrait être finalisé pour un coût total de 11 M$ (7,5 M€). L’APM souhaite ainsi apporter sa contribution à la qualité de l’air en permettant aux navires à quai de couper leur moteur et de se raccorder au courant. Le gain annuel s’établirait à 2 800 t de gaz à effet de serre en moins.
Le ministre délégué aux Affaires maritimes, Jean d’Amour, a insisté sur l’importance de ces travaux. Ils contribuent à la « mise en valeur de la vocation touristique du Saint-Laurent qui constitue un volet important de la stratégie maritime 2015-2030 ». En 2012, les retombées économiques du marché des croisières s’élevaient à 14 M$ (9,6 M€) pour Montréal et à 140 M$ (96 M€) pour l’ensemble du Québec.