Le Boréal: une erreur et une fuite

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Le 18 juillet, le BEAmer a diffusé son rapport sur les enseignements pouvant être tirés de l’incendie de la salle des générateurs électriques du paquebot Boréal le 18 novembre 2015 à proximité « immédiate » des Îles Malouines par mer « forte à très forte ». Vers 0 h 10, l’officier mécanicien de quart veut remplacer une cartouche filtrante du groupe 4 qu’il a permuté 40 minutes avant. Mais il démonte celle du groupe 3, sous pression. Alors que les 3 écrous sont à peine desserrés, une fuite de combustible se produit vers la turbosoufflante. Une boule de feu se forme. L’officier a le réflexe de se baisser. Se dirigeant vers le PC machine, il crie à son collègue de stopper les groupes 3 et 4. Au même instant, ce dernier stoppe les groupes 1 et 2 qui sont en surcharge. Le Boréal est en black-out avec 347 personnes dont 194 passagers de différentes nationalités. Le groupe de secours démarre. Le système de lutte anti-incendie par vaporisation d’eau à haute pression (HI-FOG) se déclenche automatiquement dans la salle des groupes, mais cela n’est pas suffisant. Le feu se répand par les nappes de câbles qui sont situés au-dessus des sprinklers HI-FOG. Il faut donc combattre l’incendie qui gagne à « l’ancienne »; avec des communications VHF « difficiles ».

Le facteur déterminant est la « confusion » de l’officier mécanicien. La « mauvaise tenue des capotages – calorifugeages des DG Wärtsilä 8L20 » est considéré comme un facteur aggravant et de risque pour l’équipage. L’absence de détrompeur sur les couvercles des filtres duplex Bollfilter est estimée être un facteur sous-jacent d’accident.

Le BEAmer note que le cloisonnement entre le local des générations et celui de la machine ne constitue pas une architecture en deux alles des machines totalement distinctes et autonomes en cas d’incendie ou d’envahissement de l’un des compartiments, ce qui est normal, car compte tenu de sa date de construction, le Boréal n’était pas soumis à la norme « safe return to port ».

Le BEAmer semble cependant s’étonner que des câbles, certifiés conformes à la réglementation, puissent faciliter la propagation du feu vers les ponts supérieurs sans que le système HI-FOG ne puisse « contribuer efficacement à l’extinction ». Il recommande de mener une étude sur les moyens de communication radio les plus adaptés aux équipes de lutte contre l’incendie ainsi que sur l’intérêt de la ségrégation des circuits MDO et HFO pour l’alimentation des groupes électrogènes.

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