Le secteur de la ligne régulière conteneurisée a connu une période « torride » depuis le début de l’année avec une volatilité des taux spot sans précédent et des résultats économiques qui ont eux aussi atteint des niveaux sans précédent. Les compagnies ont adopté le même comportement qu’en mai 2009, estime Drewry: ils ont acheté au prix fort le maintien de leur part de marché. Les taux négociés pour 2016 sur les deux principales routes est-ouest leur ont fait perdre environ 10 Md$ de recettes. Le 40’ dry sur le transpacifique a été négocié aux alentours de 800 $ à destination de la côte Ouest des États-Unis et 1 800 $ vers la côte Est.
Le coefficient de remplissage des navires pour le premier trimestre a été d’environ 90 %, il n’y a donc pas de raison logique de baisser autant que cela les taux, estime Drewry. Bien que les taux spot des principaux marchés ont bien remonté depuis l’augmentation générale du 1er juillet, il est trop tôt pour dire si les compagnies ont « soudainement » modifié leur approche tarifaire.
Desserte suspendue
La récente décision du G6 de suspendre une desserte entre l’Asie et le Nord-Europe va dans le bon sens, mais d’autres mesures similaires et proactives sont nécessaires si l’on souhaite renforcer le début de redressement que connaît le secteur. Compte tenu du fait que la nouvelle organisation des alliances maritimes doit se mettre en place d’ici à avril 2017, il reste du temps pour améliorer la situation.
« Pour 2017, nous anticipons une hausse des taux d’environ 8 %. Nous espérons que les transporteurs prendront des mesures pour réduire la surcapacité, car la baisse des recettes devient de plus en plus préoccupante. Mais une fois de plus, cela ne peut pas être considéré comme un réel redressement de la situation compte tenu de l’importance des réductions tarifaires qui ont été inutilement accordées en 2015 et 2016 », a souligné Neil Dekker, directeur du secteur conteneurs chez Drewry.