Les capitaines à bord des remorqueurs servaient jusqu’ici à guider le navire dans le canal et à l’accompagner à l’entrée des écluses. Les remorqueurs se mettaient à angle droit sur le côté du navire et le poussaient ainsi jusqu’à un quai avancé où huit locomotives le tiraient avec des câbles d’acier dans l’écluse, puis le retenaient et le stabilisaient.
Désormais, deux remorqueurs seulement entrent dans l’écluse avec le navire. Pour Yvan de la Guardia, secrétaire général du Syndicat des capitaines de remorqueurs et des officiers de pont, le système choisi est moins bon. « Les locomotives avaient ensemble une force de 240 t. Là, les deux remorqueurs n’ont qu’un traction de 160 t. Leur puissance ne suffit pas. Je crains qu’un jour nous nous fassions écraser par un post-Panamax. »
Le manque d’entraînement n’aide pas non plus. Le capitaine Alvaro Moreno Constantino, vice-président de l’Association internationale des pilotes maritimes, veut rester confiant même s’il sait que l’entraînement est trop court. « C’est plus difficile, cela demande plus de concentration, d’attention, de précision et d’anticipation, mais nous avons en majorité plus de 20 ans d’expérience, de solides compétences et très envie d’y arriver. »