Succédera à Nils Smedegaard le directeur général de Mærsk Line, Søren Skou, 51 ans, qui cumulera les deux fonctions. Il est entré dans le groupe en 1983 et a été en poste à New York et Bejing. Il a rejoint le directoire en 2006 et a été nommé p.-d.g. de Mærsk Line en janvier 2012. De 2001 à 2011, il a été p.-d.g. de Mærsk Tanker, activité qui a été sévèrement réduite avec, notamment, la fermeture de la filiale française.
L’annonce de la nomination de Søren Skou a plu aux investisseurs, l’action ayant grimpé de 11,89 % à la clôture de la Bourse de Copenhague, dans un marché qui a profité de « l’optimisme » sur l’issue du référendum britannique (+1,86 %), note l’AFP.
Søren Skou a reçu du conseil d’administration la mission de réfléchir à l’organisation de ce conglomérat également présent dans la production d’hydrocarbures (Mærsk Oil), le forage (Mærsk Drilling) et les terminaux portuaires (APM Terminals).
Un résultat « nettement inférieur »
La nouvelle direction doit d’ici à fin septembre « examiner les alternatives stratégiques et structurelles pour encore accroître la réactivité et les synergies », a expliqué le groupe, sans indication sur les pistes privilégiées.
Mærsk est confronté aux difficultés concomitantes de ses deux piliers, le transport conteneurisé, en surcapacité, et le pétrole dont les cours ont chuté depuis deux ans. Il prévoit cette année un résultat « nettement inférieur » à celui de 2015, année où le bénéfice net avait déjà plongé de 82 % à 925 M$.
La presse danoise a estimé cette transition mieux réussie que celle qui avait vu l’arrivée de Smedegaard Andersen à la tête du groupe. À l’époque, Mærsk l’avait débauché de chez le brasseur Carlsberg, faute de trouver un nouveau patron en interne.
Les analystes attendaient des annonces spectaculaires de Søren Skou, dont l’action à la tête de Mærsk Line a été jugée favorablement.
« C’est pour ça que Mærsk change de directeur général maintenant. Il se pourrait bien qu’il y ait une révolution », a affirmé à a télévision publique DR, Michael Friis Jørgensen, du courtier Alm Brand Markets.
Dans les années 2000, Jacques de Chateauvieux, principal actionnaire du groupe Bourbon, a souligné qu’il y avait au moins deux modèles économiques dans le monde réel: celui de General Electric (GE), leader mondial dans une douzaine d’activités totalement disjointes, et celui de Coca-Cola qui a fait fortune avec un seul produit. Compte tenu des capacités des analystes financiers, Bourbon est passé du modèle GE à celui de Coca-Cola. A.P. Møller Mærsk semble devoir suivre la même voie. Heureux qui, comme MSC ou CMA CGM, n’ont pas à se plier aux avis des analystes financiers.
Le club des cinq britannique
Avec le Brexit, VesselsValue.com a donné le poids des cinq premiers armateurs britanniques. Il se fait entre le nombre de navires et la valeur des actifs de chaque compagnie. Zodiac Maritime arrive en tête devant BP, Shell, Navigator Gas et Golar LNG. Ce club des cinq représente 229 navires (soit plus que la flotte française entière) pour des actifs de 11,8 Md£. L’activité de ces opérateurs se réalise sur les liaisons internationales. Selon les analystes de VesselsValue.com, les armateurs qui seront les plus touchés par le Brexit devraiet être ceux opérant en short sea avec le continent.