Le 26 juin, à Panama City, se déroulera l’inauguration du nouveau jeu d’écluses du canal. Avec deux ans de retard et de nombreuses difficultés financières et sociales, le nouveau canal de Panama est devenu une fierté nationale. Toute la population s’est rangée derrière l’ACP (Autorité du canal de Panama) pour scander avec force « lo hicemos » (nous l’avons fait). Après le « Yes, we can » de Barak Obama, le nouveau slogan à la mode sera « lo hicemos ». Vue depuis l’Europe, cette fierté nationale est somme toute déroutante puisque l’ensemble des Panaméens sont derrière une société pour porter haut le drapeau de leur pays. Dans notre esprit français, cela relève du rêve ou plutôt du fantasme. Imagineriez-vous, demain, un tiers de la population française derrière VNF pour avoir finalement réussi à réaliser le canal Seine-Nord en scandant des slogans à la gloire de ce que les ouvriers et VNF ont fait? Il faudrait d’abord passer par-dessus des obstacles. Les Normands devraient faire de leur port un véritable concurrent d’Anvers et de Rotterdam pour s’assurer un hinterland allant du sud de l’Allemagne au nord de l’Italie, sans oublier la Suisse et la France. Et les différents mouvements écologistes devraient finalement intégrer que le fluvial reste un mode de transport écologique. Pour l’heure, le seul slogan que nous pouvons scander face à un gouvernement autiste sur les questions portuaires et fluviales est « no lo hicemos » (nous ne l’avons pas fait…). Un slogan? que dis-je, ce serait plutôt un cap, une politique, une devise.
Éditorial
« No lo hicemos »
Article réservé aux abonnés