Sous la signature d’Hervé Deiss et de Michel Neumeister, deux articles du Journal de la Marine Marchande ont récemment prêté à l’AUTF des opinions et des actions à l’égard des ports français et des pratiques commerciales et tarifaires des chargeurs qui étaient dépourvues de fondement et qui ne reflétaient nullement la réalité des idées portées par l’association nationale des chargeurs.
Clarifier la position
Sur ce constat, il est apparu important pour l’AUTF de clarifier sa position sur ces deux sujets que sont d’une part les ports français et leur compétitivité, et d’autre part les taux de fret dans le transport de conteneurs et la qualité de service qui y est attachée. L’AUTF a toujours soutenu les ports français dans leur développement. Malgré les périodes de grève de 2008, notre position a toujours été de soutenir les gouvernements dans leur refonte de l’organisation de la manutention. Nos adhérents, les chargeurs, ont toujours reçu des messages positifs sur les ports de métropole. Depuis lors, pendant la période nécessaire d’observation qu’ont traversée les chargeurs, nous avons travaillé sur des sujets comme l’autoliquidation de la TVA à l’importation et l’ouverture des CCS qui contribuent tous les deux à la compétitivité et à l’attractivité des ports français. Nous nous sommes également toujours positionnés en faveur de l’amélioration des dessertes terrestres de nos ports, notamment par modes de transports massifiés. Citons notamment le projet d’écluse fluviale sur Port 2000, ou plus récemment l’électrification de la ligne ferroviaire Serqueux-Gisors, mais aussi notre implication dans le lissage des THC appliqué sur Dunkerque.
« Ne pas jeter d’huile sur le feu »
Nos contacts, relations et interventions publics ont par ailleurs régulièrement invité les chargeurs à favoriser les ports français avec lesquels nous entretenons des relations de partenariat. Lors des récents conflits, nous avons choisi de ne pas jeter d’huile sur le feu, car les dysfonctionnements occasionnés ne doivent pas remettre en cause ni occulter les gains et les avancées importants faits depuis quelques années sur les places nationales. Enfin, pour s’assurer que les trafics, qui reprennent dans les ports maritimes, continuent à se fixer en France, nous sommes toujours prêts à discuter avec les administrations, mais aussi tous les autres acteurs de la chaîne de transport pour faire évoluer les organisations et les dessertes.
En ce qui concerne les taux de fret sur les lignes régulières de conteneurs, il est clair que les chargeurs ne sont pas à la recherche des prix les plus bas mais à la recherche d’une qualité de service adaptée à leurs besoins, à laquelle doit être associé un juste prix. Ils sont tout à fait lucides sur la nécessité pour les armateurs d’investir afin d’assurer leur futur, mais les armateurs doivent aussi être conscients de la dégradation de la qualité de leur service illustrée tout particulièrement par une multiplication des sauts d’escale.
En conclusion, la situation n’est actuellement satisfaisante ni pour les armateurs ni pour les chargeurs, et les taux de fret historiquement bas en raison de la surcapacité sont involontairement corrélés à la qualité du service.