Dans ce trafic figurent également les conteneurs dits spéciaux, à savoir les conteneurs-citernes et les containers reefer. Ces derniers font partie intégrante d’un important marché, en croissance constante car lié à la grande consommation. Le port scaldien, qui avait quelque peu négligé ce type de trafic au profit d’autres ports, notamment de Rotterdam, amorce un retour qu’expliquent plusieurs développements. Outre le fait que les armements intégralement conteneurisés qui fréquentent les terminaux anversois s’attaquent de plus en plus à ce marché au détriment des navires reefer conventionnels, le port bénéficie de l’apport d’expéditeurs spécialisés dans le domaine du frigorifique – et ce à l’échelle de divers continents (Afrique, Asie, Amérique du Sud, Moyen-Orient) – ainsi que de l’implantation d’un autre terminal fruitier dans la zone portuaire de la rive gauche. L’année dernière, Anvers a traité un trafic de 8,3 Mt en conteneurs reefer, trafic en progression de 6,4 %. La progression est plus importante au chargement suite à la croissance des exportations de légumes et autres produits alimentaires sous température dirigée. En l’espace des trois dernières années, le trafic reefer a augmenté de plus d’1 Mt. Traduire ce tonnage en nombre d’EVP est assez difficile, d’autant plus qu’il y a des boîtes de 20’ (minoritaires) et des boîtes de 40’. D’une part, l’administration portuaire considère les reefers comme de simples conteneurs sans se préoccuper du contenu. D’autre part, les douanes ne communiquent pas le contenu des conteneurs. Enfin, il faut tenir compte du fait que le poids du chargement d’un conteneur reefer peut varier selon qu’il s’agit de légumes, de bananes et autres fruits, ou de produits alimentaires comme les viandes. Un 40’ peut contenir 20 t de bananes, mais à la sortie cela peut aller de 20 t à 25 t pour les produits alimentaires.
13 000 EVP pour le nouveau Euro Fruit Ports
Le terminal Antwerp Gateway, au Deurganckdok, géré par DP World, a traité l’année dernière 45 000 conteneurs reefer, dont une partie dans le cadre de repositionnement. Le nouveau terminal fruitier Euro Fruit Ports a traité pour sa part 13 000 conteneurs (20’) au déchargement, contenant des bananes, ananas, mangues et autres fruits. Au chargement 13 000 conteneurs également (pommes de terre, produits réfrigérés), auxquels se sont ajoutés 2 000 conteneurs expédiés via d’autres terminaux. Un des grands clients d’Antwerp Gateway est l’armement Hamburg Süd, très actif dans le reefer. Ce dernier, tout comme MSC, fait preuve de discrétion quant à l’importance de ce trafic, pour des raisons de concurrence.
CMA CGM, par contre, entend développer cette activité, multipliant les initiatives en ce sens, notamment au niveau des équipements. L’année dernière, il a déchargé à Anvers l’équivalent de 16 000 EVP (+11 %), dont 65 % de produits en surgelé, le reste en frais (légumes/chocolat et autres). Au chargement, 25 000 EVP. En dehors des porte-conteneurs et navires frigorifiques, des navires polyvalents engagés dans des services de lignes régulières interviennent également dans ce trafic. C’est par exemple le cas à Anvers de l’armement NileDutch MPV, qui à chaque voyage embarque plusieurs dizaines de conteneurs reefer vers l’Afrique de l’Ouest. D’autres expéditeurs axés sur ces trafics interviennent également, comme la société Mareco Integrated Logistics qui expédie du port scaldien quelque 800 conteneurs reefer par an.