Dans le centre-ville de Marseille, les capacités d’entrepôts réfrigérés se raréfient. Cette contraction a débuté en 2008 avec l’arrêt des activités de Léon Vincent au môle Léon Gourret. Les entrepôts réfrigérés bord à quai connaissent une nouvelle vie, le terminal fruitier ayant été transformé en gare de croisières. Non loin du port, avec la construction en cours de la rocade L2, trois entrepôts frigos situés sur le MIN (marché d’intérêt national) des Arnavaux, frappés d’alignement, ont eux aussi disparu.
Transitaires, importateurs producteurs de fruits et légumes bénéficient depuis un an et demi d’une nouvelle opportunité avec l’ouverture à cette clientèle de l’entrepôt de 3 600 m2 de la Compagnie fruitière. Situé au Canet, à un petit kilomètre des bassins Est, le groupe propose stockage et emballage. À compter de fin juin, quatre prises reefer seront en service afin de développer l’empotage des conteneurs. Oranges, avocats, pamplemousses arrivent en vrac et repartent conditionnés dans des filets à destination des linéaires. « Nous possédons dix chambres sous température ambiante, huit chambres froides et deux machines de pré-emballage. Nous sommes en cours de certification IFS pour les pommes de terre importées d’Israël », explique Bertrand Guely, vice-président de la Compagnie fruitière en charge du commerce et de la distribution.
En 1993, une grève de trop avait incité la famille Fabre à quitter Marseille pour Port-Vendres, Algésiras et Anvers. Plus de vingt ans après, une réflexion est en cours sur un éventuel retour à Marseille.
Seafrigo et Transcausse dynamisent la filière
Ces dernières années, les trafics de périssables se sont surtout développés dans les bassins Ouest avec le transfert des lignes maritimes à Fos et le retour en 2013 des producteurs israéliens qui avaient déserté Marseille pour Sète. C’est à ce moment-là que les Havrais de Seafrigo ont racheté à Sea Invest 10 000 m2 d’entrepôt sous température dirigée sur Distriport.
À une demi-heure de Marseille, dans les Alpilles, les entrepôts réfrigérés fleurissent en raison de la présence des maraîchers. Du côté de la zone de Cavaillon, Châteaurenard et Plan d’Orgon, les transitaires et importateurs bénéficient à la fois de capacités de stockage offertes par les producteurs pendant leurs périodes creuses et de la concentration d’un grand nombre de transporteurs routiers.
Transcausse a racheté en 2014 un entrepôt à Rognac. Au terme d’une année de travaux d’extension, le site de 1 800 m2 (2 000 palettes) s’adresse à une clientèle diversifiée. « Il y avait un réel besoin en raison de la pénurie aux Arnavaux. Nous donnons toute satisfaction aux clients. Nous stockons des produits sous douane et sous température dirigée (fruits secs, dates, pistaches) nécessitant un taux d’hygrométrie important. Nous avons également aménagé un site pour les contrôles de la DGCCRF. Nous effectuons du cross docking de primeurs pour les commissionnaires de transport de la région Paca. Enfin, nous avons également une activité d’empotage de produits frais pour la grande distribution dans les DOM TOM », détaille Xavier Lasalle. Le président de Transcausse semble convaincu également du potentiel de la filière pharmaceutique. « De plus en plus de médicaments seront soumis à des obligations de transport sous température dirigée, et nous sommes capables de proposer une chaîne du froid sans faille », conclut Xavier Lasalle.