NOL: un problème de taille

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« Nous n’avons pas été en mesure de réduire nos coûts aussi vite que chutaient les taux de fret », a expliqué au quotidien The Straits Times Ng Yat Chung, ancien p.d.g. de NOL, devenu conseiller spécial de Rodolphe Saadé, tout nouveau président du conseil d’administration de NOL. « Nous étions positionnés sur des services haut-de-gamme. Ce mode de fonctionnement était rentable. Mais le monde a changé après la crise de 2008. La demande s’est ralentie. La surcapacité est devenue sévère. Nous n’avions pas la bonne structure de coûts pour un secteur qui devient de plus en plus une activité de matières premières », constate Ng Yat Chung qui est arrivé à la tête de NOL en octobre 2011. The Straits Times rappelle que sur les cinq dernières années, les pertes cumulées de NOL ont dépassé 1,5 MdUS$. Le 1er trimestre 2016 s’est achevé sur une perte nette de 105,1 MUS$ (très proche des 100 MUS$ perdus par le groupe CMA CGM).

« En période de cycle baissier, pour survivre, il faut jouer sur les économies d’échelle. Pour NOL, cela signifiait soit racheter un transporteur, soit acheter des navires dans un environnement qui rend le retour sur investissement incertain », a poursuivi Ng Yat Chung. « Notre part de marché était de 2,5 % alors que celle des gros faiseurs étaient de 8 % à 10 % ». Et donc l’État singapourien n’a pas suivi, a évité de conclure l’ancien patron de NOL. Il s’est cependant déclaré satisfait d’avoir pris l’initiative de chercher le bon repreneur plutôt que de subir le marché. Ng Yat Chung n’a pas cru nécessaire de rappeler que le fonds souverain Temasek avait entamé une réorganisation de ses actifs en se dégageant des matières premières et des transports (vente d’APL logistics en 2014), les activités portuaires étant conservées.

L’enseignement du passé

La haute qualité des services transpacifiques, reconnues par les chargeurs, sera à maintenir pour conserver la clientèle. L’expérience cuisante du rachat de SeaLand par Mærsk doit être gardée en mémoire, de ce point de vue. Par ailleurs, plusieurs navires d’APL, sous pavillon américain, approvisionnnent des bases militaires américaines en Asie. L’administration américaine a toujours été très sourcilleuse sur ces sujets.

Enfin, des expériences également coûteuses de rachat de compagnies conteneurisées doivent inciter à la prudence dans le rapprochement des systèmes informatiques.

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