En termes « nets », deux nouvelles unités ont été incorporées, soit une augmentation de 5,1 % en tjb et de 4,9 % en tpl. Cette progression constitue un changement notable par rapport au recul enregistré depuis la seconde moitié de la décennie 2000. Selon l’Anave, entre janvier 2007 et janvier 2015, 86 navires ont été « perdus », soit 17 % du total en tjb et 37 % en tpl. « Il semble, du moins pour l’instant, que le déclin soit freiné » note l’Anave.
Les chiffres montrent une diminution de la flotte sous pavillon espagnol (-4 navires, 113 en tout) et une stabilisation en tonnage: 2,1 Mtjb (-0,4 %) et 1,6 Mtpl (+0,1 %). En revanche, la flotte sous pavillons étrangers s’est accrue de six unités pour atteindre 96 navires, avec 1,78 Mtjb (+12,2 %) et 1,93 Mtpl (+9,4 %).
L’Anave voit dans cette divergence une tendance de fond, liée fondamentalement à la faible compétitivité du registre spécial des Canaries (REC, en initiales espagnoles) qui s’applique à la totalité du pavillon espagnol. Les armateurs utilisent de façon croissante les pavillons étrangers, même si le pavillon espagnol demeure prépondérant: 54 % du tonnage (tjb) au 1er janvier.
Le redressement doit se poursuivre
Parmi les pavillons étrangers utilisés (19 au total), on assiste à une montée en puissance de ceux des pays membres de l’Union européenne: Malte (36 % en termes de tjb), Madère (23 %) et Chypre (15 %) concentrent presque les trois-quarts du total. On trouve ensuite les Bahamas (10 %). En termes de navires, Madère arrive en tête (23 %) devant Panama (22 %), Malte (19 %) et Chypre (17 %).
Lors du 3e Congrès maritime national qui s’est tenu en mai, Alejandro Aznar, président de l’Anave et du Cluster maritime espagnol, a estimé que le redressement engagé devrait se poursuivre. La division de remorquage Boluda vient d’intégrer deux nouveaux remorqueurs à sa flotte espagnole, dans le cadre d’un programme d’extension et de modernisation de celle-ci. En janvier 2016, Balearia a passé commande d’un nouveau ferry de grande capacité à LaNaval de Bilbao (175 M€) pour une incorporation prévue en 2019. Le retour de l’Espagne à la liste blanche du Mémorandum de Paris, le 1er juillet, devrait contribuer également accompagner le mouvement.
La réforme du REC toujours en attente
Cela fait plusieurs années que l’Anave demande une réforme du Régime spécial des Canaries (REC, en espagnol) en prenant appui sur les résultats positifs obtenus par d’autres dispositifs comme ceux de Madère ou de Chypre. Lors du 3e Congrès maritime national, Alejandro Aznar a présenté à nouveau la proposition de l’association qui vise à agir sur plusieurs fronts: droit du travail (facilitation de l’embauche de marins hors Union européenne et allégement de la procédure des visas), technique (rôle accru des organismes techniques) et assurances. Pour l’heure, l’Espagne est en campagne électorale puisqu’un nouveau scrutin législatif est prévu le 26 juin. Le futur gouvernement ne sera pleinement opérationnel qu’en septembre, et les questions relatives au transport et à la logistique ne sont pas au premier plan des préoccupations des responsables politiques espagnols. Autant dire que l’Anave va devoir continuer à faire preuve de ténacité pour obtenir la réforme du REC.