Soyez raisonnable

À quelques heures de l’ouverture de Posidonia, salon dédié au transport maritime et qui se déroule tous les deux ans à Athènes, les premières grandes déclarations commencent à fuser. Philippe Louis-Dreyfus, président de Louis Dreyfus Armateurs et du Bimco (Baltic and International Maritime Council), s’est exprimé pour alerter le monde des vracs secs. Si les armateurs n’annulent pas leurs commandes et s’ils n’envoient pas à la ferraille leurs navires, le marché des vracs secs ne pourra pas se redresser. Une opinion largement répandue dans cette filière. Malgré les entretiens accordés par les dirigeants des armateurs de vracs secs, les commandes continuent. Philippe Louis-Dreyfus n’imagine pas un retour à des jours meilleurs pour cette filière avant 2019. Il serait bon d’écouter les voix de la raison. En 2008 et 2009, le président de Louis-Dreyfus Armateurs a averti le monde armatorial d’une crise sans précédent. Pour avoir osé proférer de telles menaces, il a été qualifié d’« oiseau de mauvaise augure ». Augure qui s’est réalisé. L’avenir des armateurs leur appartient. Il ne faut pas compter sur une administration supranationale pour venir réglementer le secteur, sauf à vouloir une économie dirigée internationale. L’avenir de la filière des vracs secs, mais aussi celle des conteneurs, souffre d’une surcapacité face à une demande ralentie. Pour cela, les armateurs doivent se prendre en main et les administrations nationales ou régionales doivent accepter des exemptions au titre d’une période exceptionnelle.