L’Europe portuaire souffre

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Au 1er juin, la situation dans les ports français reste difficile à établir. Les mouvements continuent et les opérateurs ainsi que les autorités portuaires tentent de dresser un premier bilan. Pour le principal syndicat des ouvriers portuaires, la FNPD CGT, « cette loi aura des impacts graves sur le travail dans les ports, malgré ce qu’écrivent certains journalistes. Nous appelons à poursuivre notre participation massive aux initiatives territoriales tant que le gouvernement s’entêtera à ne pas retirer ce projet de loi », nous a confié un responsable de la CGT FNPD.

Au cours des dernières années, les ports français et notamment les ouvriers portuaires ont montré leur détermination à donner une nouvelle image du secteur. « Il faut regarder la situation plus loin. Cette loi Travail va être un premier pas. Derrière, continue le responsable syndical, la mise en place de la taxe carbone et des nouvelles dispositions fiscales pour les ports portera un autre coup d’arrêt aux trafics. C’est tout un ensemble qu’il faut appréhender. » Le syndicat se dit prêt à tenir jusqu’au 14 juin, date de la mobilisation nationale, voire au-delà si besoin.

Dans les ports, la situation est tendue. À Nantes Saint-Nazaire, le décompte des escales perdues s’élève à quinze au 1er juin. « Cela ne prend en compte que les navires inscrits par les agents auprès de la capitainerie. C’est la partie émergée de l’iceberg. Les navires qui ont décidé de se détourner du port avant même d’être enregistrés ne sont pas comptabilisés. »

Sur le Grand port maritime de Bordeaux, le blocage du terminal de Bassens et les personnels des ateliers portuaires ont perturbé les activités du port. Au Havre, le nombre d’escales annulées serait d’environ 70 selon les premières estimations, mais malgré tout les opérateurs portuaires assurent avoir pu répondre aux demandes des clients. Dans les autres ports, certains font la sourde oreille pour éviter de répondre et d’afficher des chiffres alarmants.

Une situation mortifère

Pour l’organisation patronale de la manutention, l’Unim, « la situation dans les ports français est mortifère ». Son espoir de voir la situation s’améliorer en ce début de semaine ne s’est pas concrétisé. « La situation ne fait que de se dégrader davantage au détriment de tous, employés et salariés qui se trouvent pris en otage d’un conflit dont ils ne sont pas acteurs. » Pour TLF Overseas, l’organisation des commissionnaires en transport, le temps est venu de « réclamer l’évacuation et la levée systématique des blocages et des barrages ». Elle poursuit en rappelant que les efforts réalisés avec la progression des volumes et la reconquête des parts de marché risquent de partir en fumée.

Cette souffrance des ports français n’est pas unique. Au Portugal, après plus d’un mois de mouvements sociaux, c’est après de longues heures de négociation que le préavis jusqu’au 26 juin a été levé dans le port de Lisbonne. En Belgique, le 1er juin, l’ensemble des syndicats wallons et flamands ont décidé de se mettre en grève pour protester contre une loi sur le travail. Transports ferroviaires et ports seraient touchés. En Espagne et en Italie, la situation est tendue à l’approche de nouvelles réformes à mettre en place.

Les ports d’Europe de l’Ouest souffrent sans qu’aucun gouvernement ne veuille rassurer les ouvriers portuaires.

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