Parmi ces accords, qui ont concrétisé la levée partielle des sanctions internationales à l’encontre de l’Iran en janvier, un mémorandum d’entente avec Exim Bank of India. La banque indienne d’exportation-importation doit accorder à l’Iran une ligne de crédit de 500 M$ pour le développement du port iranien de Chabahar, à la frontière avec le Pakistan, dans le golfe d’Oman. Un contrat entre l’Iran et l’Inde a été signé pour le développement et l’exploitation de la phase 1 du port de Chabahar, qui comprend le développement de deux terminaux et de cinq postes à quai polyvalents.
Un hub sur l’océan Indien
Le port est destiné à devenir un pôle de transit entre ces trois pays, et plus généralement « un hub sur l’océan Indien ». Pour le Président Hassan Rohani, l’accord contribuera « au progrès économique de la région et y favorisera la stabilité ». Il a ajouté: « En tenant compte de la situation énergétique en Iran, de la présence d’importantes mines en Inde et des ports stratégiques comme Chabahar, nous pouvons coopérer dans de nombreuses industries comme l’aluminium, l’acier et la pétrochimie. » Selon lui, « l’accord n’est pas seulement économique, il est politique et régional ». Il a invité d’autres pays à « se joindre à ce partenariat dans l’avenir ». L’ayatollah Ali Khameneï a quant à lui déclaré: « Outre le pétrole et le gaz, Chabahar, un des principaux points de liaison est-ouest et nord-sud, peut être une plate-forme pour des coopérations profondes, durables et bénéfiques. » Le port de Chabahar a une portée stratégique pour l’Inde. Il lui permettra d’accéder aux marchés centrasiatique et afghan en contournant le Pakistan qui bloque le transit des produits indiens. L’Inde, dont l’Iran était le deuxième fournisseur de pétrole jusqu’en 2012, pourrait envisager de doubler ses importations de pétrole iranien. Il s’agit également d’un engagement stratégique pour concurrencer la Chine qui investit dans le port pakistanais de Gwadar, à une centaine de kilomètres de Chabahar, et dont les autorités chinoises ont annoncé qu’il serait opérationnel d’ici à la fin 2017.
Le port de Chabahar, qui permet d’éviter l’important trafic du détroit d’Ormuz, est également susceptible d’attirer les entreprises du Pakistan, du Golfe, de Chine et d’autres pays d’Asie ou d’Europe.