« La mobilisation du gouvernement demeure totale sur le projet de canal à grand gabarit Seine-Nord Europe, a déclaré Alain Vidalies, secrétaire d’État aux Transports, lors de l’assemblée générale annuelle de l’Association Seine-Nord Europe (ASNE), le 24 mai à Paris. Depuis septembre 2014 et l’engagement du Premier ministre Manuel Valls à réaliser cette infrastructure, ce projet, dont les enjeux sont économiques, sociaux et environnementaux pour la France, a connu des avancées régulières. Sa mise en service est programmée pour 2023. » Alain Vidalies a rappelé que le dernier événement important pour le projet a eu lieu en avril avec l’ordonnance de création de la société de projet Seine-Nord Europe. Celle-ci va gérer la réalisation du canal dans le cadre d’une maîtrise d’ouvrage public. « Ce nouvel établissement public va associer l’État et les collectivités territoriales en cohérence avec leurs engagements financiers. Il va permettre une gouvernance partagée et partenariale du projet dans une démarche fédératrice », a précisé le secrétaire d’État.
De son côté, Voies navigables de France (VNF) avance sur les procédures administratives nécessaires à la réalisation de l’ouvrage. L’établissement gère aussi le processus opérationnel qui va mener à la mise en place concrète de la société de projet, sans doute d’ici à la fin de l’année.
Les inquiétudes des ports entendues
« Aujourd’hui, il nous faut boucler le financement du projet, dont le coût total actualisé atteint 5,5 Md€ », a continué Alain Vidalies. Une mission a été désignée sous l’égide de deux fonctionnaires pour finaliser le plan de financement entre l’État, qui apporte 1 Md€, et les collectivités territoriales qui doivent contribuer au même niveau que l’État. L’Union européenne subventionne le projet à hauteur de 980 M€. « L’ensemble des collectivités doit répondre présent, a indiqué Alain Vidalies. L’Ile-de-France n’est pas encore au rendez-vous aujourd’hui. Mais nous n’avons pas de doute sur le fait que les négociations aboutiront à un accord équilibré. » Le secrétaire d’État a ensuite assuré que les « inquiétudes des ports normands et de l’axe Seine par rapport au projet ont été entendues », notamment avec des missions parlementaires en cours. Enfin, pour Alain Vidalies, le développement des ports passe par une intermodalité renforcée: « Il ne doit pas y avoir d’opposition entre les modes ni entre les ports de France, qui sont et doivent être complémentaires. Il faut composer une équipe de France rassemblant les mondes portuaires et logistiques dans une ambition de développement nationale et partagée ».