Des chercheurs ont imaginé les navires de demain pouvant se transformer en drones dirigés depuis des bureaux à Marseille, Singapour ou Shanghai. Délirium tremens de « Géo Trouvetou » en fin de soirée d’un colloque sur la technologie, ou vision futuriste d’un monde en pleine révolution numérique? La réponse pourrait bien venir plus rapidement qu’attendue. Dans un rapport publié par Marisec, il pourrait manquer 147 500 officiers de marine marchande d’ici à 2025. Aujourd’hui, le constat est déjà inquiétant puisqu’il faudrait trouver rapidement 16 500 officiers. La vie en mer ne semble plus attirer les jeunes. Ce manque de vocation vient peut-être des conditions de travail qui pourtant se sont nettement améliorées au cours des années. Plutôt que de s’interroger sur la formation, il serait de bon ton de regarder l’emploi. Pourquoi un jeune diplômé d’une école de la marine marchande préférerait-il partir en mer avec un salaire inférieur à ce qu’il pourrait gagner comme ingénieur à terre? Il faut arrêter de vouloir à tout prix réformer les formations ou d’imaginer de nouveaux systèmes. Ce qui guide un salarié, dans toutes les filières, c’est d’avoir un métier intéressant et d’être rémunéré en fonction des responsabilités qu’il endosse. Il appartient aux dirigeants des compagnies maritimes de s’impliquer dans ce processus pour éviter que demain leurs navires ne soient barrés par des robots. Le marin est au navire ce que le sel est à la mer, un élément essentiel.
Éditorial
Cherche marins désespérément
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