« Les magistrats semblent avoir l’intention de prononcer leur verdict très rapidement », estime Cristiana Ruffini. Pour cette journaliste italienne qui suit cette affaire depuis le naufrage du 13 janvier 2012, l’ex-commandant du paquebot Costa-Concordia risque une peine de 20 ans de prison. Durant la deuxième audience de ce procès en appel, le procureur de la République du tribunal de Florence a requis 27 ans et trois mois de prison. Soit un an de plus que la peine réclamée en février 2015, le procureur ayant réclamé 26 ans de prison. Au terme du procès en première instance, Francesco Schettino a écopé de 16 ans d’emprisonnement plus un mois d’arrêts domiciliaires.
Prochaines audiences: un calendrier serré
Le calendrier des prochaines audiences est serré en ce qui concerne les débats sur le naufrage et les responsabilités de l’ex-commandant, qui a été interdit de commander un navire pendant cinq ans. Les réquisitoires de la défense seront prononcés les 20 et 21 mai, ceux de l’accusation les 26 et 27 mai. Selon la rumeur, le verdict devrait tomber le 27 au soir, au plus tard le 28 mai à l’heure du journal télévisé de la mi-journée.
En parallèle, le procès en appel sur les dommages et intérêts attribués aux familles des victimes et aux rescapés en première instance se poursuit. Début mai, l’avocat de la compagnie Costa Croisières, condamnée en première instance au versement d’indemnités aux parties civiles – dont l’île du Giglio en Toscane où s’est produit le naufrage –, a réclamé l’annulation de cette partie du verdict. « Après le naufrage, la réputation mondiale de l’île du Giglio a considérablement augmenté, donc l’image de l’île n’a pas été entachée par ce terrible accident », a déclaré l’avocat Marco De Luca. Il a souligné la « générosité des habitants et leur engagement durant les opérations de secours des naufragés, générosité récompensée par de nombreux prix donnés à la population » et déclaré que le tourisme n’a pas baissé mais que le taux de visiteurs était identique à celui de 2011.
Le tribunal de Gênes, saisi par les avocats des survivants, a nommé une équipe d’experts chargée d’évaluer l’ampleur des « troubles et dégâts neuropsychiatriques des passagers atteints du syndrome du Titanic ». Les conclusions des experts seront rendues en septembre. Selon la presse italienne, une partie des avocats des naufragés serait prête à réclamer entre 700 000 € et 800 000 € de dommage et intérêts. La date de la décision du tribunal de Gênes n’a pas encore été inscrite dans le calendrier officiel des débats.