L’annonce de la formation de la nouvelle alliance, appelée The Alliance, a eu lieu le 12 mai. Elle regroupe en majorité des armateurs asiatiques. Elle se compose de Mitsui OSK Line (MOL), K Line, NYK Line, Hanjin Shipping et Yang Ming. Du côté européen, l’Allemand Hapag-Lloyd rejoint le groupe. Elle sera dédiée aux lignes est-ouest: Asie-Europe, Asie-Méditerranée, Asie-États-Unis côte Ouest, Asie-États-Unis côte Est, Transatlantique et Asie-golfe Persique et mer Rouge. Au final, The Alliance devrait réunir environ 3,5 MEVP de capacité, soit 18 % de parts de marché, annoncent les communiqués des différents armateurs. « Les 620 navires de cette alliance, précise le communiqué de presse de K Line, formeront la base des services dédiés des différents armateurs. » Cette nouvelle alliance pourrait encore s’agrandir avec l’arrivée des navires de UASC. En effet, Hapag-Lloyd et le groupe émirati sont en négociation pour associer leurs flottes. D’ores et déjà, si ce rapprochement entre Hapag-Lloyd et UASC devait se concrétiser dans les prochains mois – et cela en fonction des décisions des autorités de concurrence des différents pays –, la capacité de The Alliance passerait à 4 MEVP.
Absence de Hyundai et de Zim
Cette alliance vient se placer aux côtés des deux autres déjà existantes que sont 2M (formée par Mærsk Line et MSC) et Ocean Alliance, qui regroupe CMA CGM, Coscocs, OOCL et Evergreen. Ces trois alliances vont devenir sur les routes est-ouest de véritables géants commerciaux. En effet, sur les 20 premiers armateurs mondiaux, ils ne seront plus que six à ne pas faire partie d’un de ces groupes. Un chiffre qu’il faudra considérer avec un de moins si l’on considère l’union effective entre CMA CGM et APL. Parmi les absents de ces groupes figure d’abord le groupe Hamburg Süd dont l’activité est principalement dirigée sur les routes entre l’Europe et l’Amérique du Sud. Il n’est pas en concurrence avec les membres de ces alliances. Parmi les cinq opérateurs « outsiders » figure aussi Wan Hai Lines qui est présent sur les lignes en intra-Asie. Quant à Pacific International Lines, sa présence sur les trafics est-ouest se réalise au travers de slots charters sur les services de CMA CGM. Un autre opérateur de renom, qui opère de nombreux trafics entre l’Est et l’Ouest, se retrouve absent de ces grandes alliances: il s’agit de Hyundai Merchant Shipping. Et pourtant, l’armement coréen a été membre de la G6 Alliance (qui regroupait en plus APL, MOL, Hapag-Lloyd, NYK Line et OOCL). Les difficultés financières du groupe, avec notamment le recentrage du président du groupe sur son entreprise au détriment de sa présidence du comité d’organisation des jeux Olympiques de 2018 (voir notre article en page 15), peuvent avoir dissuadé les membres de The Alliance de s’associer avec un opérateur dont les soucis financiers font la une des journaux actuellement. En outre, l’armement israélien Zim n’a pas trouvé sa place dans ces différentes alliances. À la différence des autres armateurs, Zim a toujours joué le rôle d’outsider, même si au cours des années il négocie des accords individuellement avec des armements présents dans les alliances.
Une fois la création de ces alliances devenues effectives, il appartiendra aux ports de jouer leurs cartes pour attirer l’une ou l’autre, voire les trois sur leurs quais.