L’Afrique de l’Ouest, un partenaire incontournable

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Les relations étroites entre Haropa et la côte occidentale d’Afrique ne datent pas d’hier. On peut même dire que l’Afrique de l’Ouest constitue un partenaire historique. Depuis 1984, la Ville du Havre est jumelée avec Pointe Noire au Congo. Haropa Port de Rouen est également jumelé avec le port de Douala depuis 25 ans. Dans les années 1990, le port de Rouen a formé des ingénieurs hydrographes du port de Douala et apporté une assistance technique pour les opérations de dragage. Plus récemment, le port de Rouen apporte également son ingénierie dans la réfection des quais du port de Douala. Haropa port du Havre a signé un accord de coopération avec Kribi (Cameroun) pour accompagner la mise en service d’un port en eau profonde, mais aussi pour former ses cadres dans des domaines très variés comme la tarification portuaire, l’organisation des concessions ou encore l’encadrement de l’exploitation. Actuellement, un accord important, jugé même historique, est en cours entre le Ghana et Haropa sur l’organisation d’un terminal roulier, la manutention, le stockage de produits métalliques et la promotion des échanges sur les fruits et légumes et les véhicules d’occasion.

Accord important

Par ailleurs, Haropa est le seul observateur européen de l’Association de gestion des ports de l’Afrique de l’Ouest et du centre. « Les trafics à l’export vers la côte occidentale d’Afrique portent essentiellement sur des denrées alimentaires, des produits manufacturés, des biens de consommation divers, des produits de santé ou encore des véhicules d’occasion », explique Hervé Cornède, le directeur commercial et marketing d’Haropa. On est loin d’un équilibre import-export. Par exemple, Haropa a exporté l’an dernier près de 200 000 t de marchandises vers la Côte d’Ivoire contre 130 000 t à l’import. En volume conteneurs la tendance se creuse, même avec 152 000 EVP exportés vers la Côte d’Ivoire et un volume de 59 000 EVP à l’import. « Nous restons le premier port européen sur l’Afrique de l’Ouest avec de bons volumes sur le conventionnel et les conteneurs. Ce continent a toujours fait partie de nos cibles commerciales », commente au passage le responsable. Haropa dessert aujourd’hui les pays enclavés de la côte occidentale d’Afrique avec près de vingt capitales et villes intérieures desservies. Ce sont également 36 ports directement connectés à Haropa, 270 offres commerciales, cinq départs hebdomadaires et près de quinze compagnies maritimes. « Nous avons aussi les meilleurs transit times. Dakar est à sept jours, par exemple, Lagos est à onze jours, Abidjan à douze », se félicite Hervé Cornède. Les pays qui se développent le plus aujourd’hui sont ceux qui ont les économies les plus diversifiées, ceux qui ne sont pas tributaires des rentes pétrolières. Exemple, le Cameroun, la Côte d’Ivoire ou encore le Ghana.

Les infrastructures se développent

Parallèlement, les infrastructures portuaires se développent également. Elles sont opérationnelles au Togo, avec un port neuf, ou au Bénin où elles sont modernisées. Elles seront également bientôt visibles au Cameroun avec le port en eau profonde de Kribi. L’objectif de tous ces ports est de faciliter le commerce et se positionner sur la côte ouest-africaine pour créer un passage pour les voisins enclavés. « La logique de corridor sur le Mali, le Tchad ou encore le Burkina Faso est quelque chose de très important. » Hervé Cornède explique que les trafics aux marges les plus intéressantes sont ceux qui portent sur les véhicules d’occasion ou encore les fruits et légumes. « Haropa a un fort potentiel sur les fruits et légumes. C’est le deuxième port européen pour le cacao. Des pays comme la Côte d’Ivoire ou le Ghana connaissent de fortes progressions de leurs importations en cacao. Il est également important de se positionner sur des marchés comme les minerais, le bois, le café. Nous sommes d’ailleurs le premier port européen pour le bois en conteneurs. Haropa veut également faire un travail de fond sur l’Afrique anglophone, sur des pays comme le Nigeria ou encore sur des pays lusophones comme l’Angola », illustre-t-il. Autre signe du développement des échanges, des transitaires et commissionnaires camerounais se sont développés sur Gennevilliers. Y-a-t-il un impact de la baisse du prix du baril? « Oui, sans aucun doute », admet Hervé Cornède. À tel point d’ailleurs que des pays comme le Nigeria, l’Angola ou le Gabon manquent cruellement de devises. Haropa voit par exemple les transports liés à l’industrie pétrolière et gazière diminuer fortement ces derniers mois.

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