Le bilan est mitigé. Avec cinq lignes pour le trafic de marchandises conteneurisées, le port de Gênes montre un intérêt particulier pour l’Afrique de l’Ouest. Le volume de trafic réalisé l’an dernier en direction de la côte occidentale est estimé à 580 690 t au chapitre des exportations, et à 796 677 t à celui des importations. Sur les deux dernières années, ces trafics ont en moyenne augmenté. « Certains pays marchent mieux que d’autres qui étaient auparavant des partenaires importants, notamment au niveau des exportations de poissons, bois précieux et produits coloniaux en général », analyse Silvio Ferrando. Une partie importante de ce trafic est passée à la trappe et a été remplacée par des produits de haute technologie.
Le Nigeria, un excellent marché
« Avec ses 170 millions d’habitants, le Nigeria représente automatiquement un excellent marché », note pour sa part Roberto Bova du groupe Messina. Et aussi le Ghana, la Côte d’Ivoire et le Sénégal qui commence à exporter de l’huile de jatropha. Selon l’autorité portuaire, la naissance d’une classe moyenne qui s’est implantée dans les grandes concentrations urbaines est un facteur important pour le port de Gênes. Les produits italiens sont considérés comme une sorte de médaille qui permet de marquer les différences sociales. Résultat: si le marché des exportations classiques axé sur la mécanique et les machines industrielles fonctionne toujours, l’ameublement italien, notamment en ce qui concerne les cuisines, séduit cette nouvelle classe moyenne. « Il y a aussi la mode, la maroquinerie, l’agroalimentaire de qualité que nous considérons maintenant comme un secteur d’une vitalité importante destiné à se développer. En clair, tous les produits qui soulignent la différence entre classes sociales fonctionnent bien », estime Silvio Ferrando. En revanche, le segment des voitures d’occasion et des pièces détachées comme les pneus recyclés, est en baisse. Au chapitre fruits, poissons, crustacés et bois, là encore l’autorité portuaire enregistre une baisse. Et depuis quelque temps, une nouvelle gamme de produits s’est imposée sur le marché: la production alimentaire « ethnique » qui fascine une partie des consommateurs européens.