Les chiffres de l’exercice 2015 ont confirmé le malaise ambiant dans le port néerlandais. Si au global, la branche breakbulk a vu ses transbordements s’étoffer de 6,5 % l’année dernière, à 27,74 Mt, cette hausse doit être pondérée. Elle provient en effet uniquement des opérations roro (+ 10,1 %), alors que pour le reste (general cargo), les trafics sont en chute de 5,5 %. Dans le détail, plusieurs tendances se dégagent. « Le marché de l’acier connaît une situation en légère amélioration, grâce aux transporteurs qui optent régulièrement pour des transbordements à Rotterdam. L’acier importé provient souvent de Chine, tandis qu’un grand courant d’exportations se fait d’Allemagne », constate Robert Jan Timmers. « En ce qui concerne les métaux non ferreux, dont l’aluminium, les courants d’échange sont stables, voire en petite hausse », précise-t-il.
À l’inverse, les difficultés sont patentes dans le secteur colis lourds et project cargo. « Après avoir touché d’autres secteurs, les effets de la crise sont palpables dans cette branche. Une situation qui s’explique par la mauvaise conjoncture sur les marchés pétroliers et gaziers, se traduisant par une baisse des investissements dans de nouveaux projets ou leur décalage dans le futur », analyse le directeur du développement breakbulk. Côté prévisions, le port table sur une hausse des importations d’acier et d’aluminium dans les mois à venir. « Pour les colis lourds, les transbordements hors norme et le project cargo, les évaluations sont plus difficiles. Mais les infrastructures de Rotterdam dédiées à à ces marchandises ont un effet d’attraction sur ce marché, notamment sur le segment des navires de 200 t et plus », anticipe la société d’exploitation du port.