À Hambourg, c’est de loin le segment qui enregistre la plus grosse contre-performance: avec 1,72 Mt de marchandises manutentionnées l’an dernier, les trafics conventionnels reculent de 14,2 % par rapport à 2014. Un effondrement que les responsables du site attribuent essentiellement à « la chute des exportations d’acier et de produits métallurgiques ».Plus généralement, ces résultats illustrent surtout le peu d’intérêt du port allemand pour ces flux. Signe qui ne trompe pas: l’un des plus grands terminaux dédié aux colis lourds va fermer ses portes en décembre, après 96 ans d’activité. Hambourg n’a pas voulu renouveler le contrat d’exploitation de l’opérateur Buss. Le Sénat ne s’en cache pas: dans un rapport publié l’an dernier, l’activité conventionnelle est clairement jugée « à risque » et sans réelle perspective de croissance. La ville hanséatique a même revu à la baisse ses modestes prévisions en la matière: elle table désormais sur des volumes situés « autour de 2 Mt par an », contre 3 Mt.
Cette révision des objectifs est principalement justifiée par la conteneurisation croissante des fruits. Il y a 10 ans, 629 000 t étaient acheminées vers Hambourg par navire. Un chiffre qui est tombé à 178 000 t aujourd’hui. Et d’ici 2030, « l’ensemble de ces trafics seront conteneurisés », avance l’autorité portuaire. Aujourd’hui, les conteneurs repré sentent 97 % de l’activité. Une prépondérance que certains jugent préoc cupante: « Hambourg manutentionne autant de marchandises conventionnelles que Brême, et les aciéristes allemands exportent leurs productions depuis Anvers », déplorent les élus locaux d’opposition. « Bientôt Hambourg ne pourra plus être considéré comme un port universel ».