Patrick Rocca, sa holding, la société MCM viennent de faire l’objet d’une assignation en justice à la demande du comité d’entreprise de la SNCM et de celui de MCM. L’audience se tiendra devant le tribunal des procédures collectives le 18 mai prochain à 8 h 30. Pour les salariés qui précisent que Patrick Rocca aurait cédé la compagnie maritime au consortium Corsica Linea le 24 mars dernier, le repreneur corse ne respecte pas le plan arrêté par le tribunal de commerce de Marseille.
« Monsieur Rocca n’est plus le chef d’entreprise puisque le nouveau président est Pascal Trojani. Le groupe Rocca n’est plus actionnaire au profit d’une société CM holding, précédemment Corsica Maritima, candidat évincé dont le plan d’entreprise a été jugé insatisfaitant (…). Qui plus est, les nouveaux actionnaires de la société MCM envisagent de conférer à la compagnie le nom commercial d’une société concurrente (…) entrainant la plus grande confusion dans l’esprit du public », est-il indiqué dans l’assignation. Le comité d’entreprise faisant valoir le cas d’une substitution illicite demande l’annulation de la cession intervenue le 24 mars entre MCM et le consortium d’entrepreneurs corses Corsica Linea. Cette dernière a déjà commencé à repeindre les navires de MCM aux nouvelles couleurs. Le Jean-Nicoli voguant désormais sous de nouvelles couleurs.
L’intersyndicale gagnante aux élections du CE
Les premières élections du comité d’entreprise de MCM (Ex-SNCM) se sont tenues le 19 avril dernier. L’intersyndicale (CGT, CFE-CGC, SAMMM) en sort renforcée. A l’issue du dépouillement, la CGT a obtenu près de 50 % des voix sur la totalité des différentes catégories de personnel de la compagnie: marins, officiers et sédentaires avec un taux de participation proche de 80 %. « Le STC se place en seconde position avec près de 28 %, et n’atteint pas les 30 % nécessaires pour la validité de nouveaux accords d’entreprise », précise le syndicat dirigé par Frédéric Alpozzo. CFE-CG a obtenu un poste de cadre et un poste d’officier. A noter que le comité d’entreprise a été réduit de 18 à 13 voix et que la CFDT n’a pas obtenu de représentant.