Loin derrière arrivait le Liberia avec 11,65 % du port en lourd mondial (203,83 Mtpl) et 3 143 navires. Les îles Marshall (quasi-registre bis des États-Unis) ont fait un bond de plus de 13 % dans leur port en lourd qui a dépassé les 175,3 Mtpl, soit 10 % du total mondial pour 2 580 navires. Cette croissante est sans commune mesure avec la quasi stagnation du registre du Panama (+ 0,91 %) ou de celui du Liberia (0,31 %). Hong Kong arrive en quatrième position avec 8,62 % du port en lourd mondial et 2 428 navires. En d’autres termes, plus de la moitié du port en lourd mondial est immatriculé dans quatre registres, de droit anglo-saxon. En ajoutant les quatre « petits » registres qui représentent entre 4,33 % et 4,70 % du port en lourd mondial (Chine, Bahamas, Grèce et Malte), on arrive à 75 %.
Il faut remonter au rapport 2012 de la Cnuced pour retrouver, par registre, la ventilation des clients par nationalité. Ainsi le Japon était-il le principal client du Panama avec 46 % du port en lourd. Le deuxième bon client était, de très loin, la Corée du Sud avec 10 %. L’Allemagne était la première cliente du registre du Liberia avec 31,5 %. Suivait la Grèce, avec 19,5 %. Celle-ci faisait la loi aux îles Marshall avec 26 % du port en lourd. Les États-Unis arrivaient en deuxième position avec 16,7 %.
Se méfier des graphes
Il faut se méfier des graphes: ainsi le rapport 2012 indiquait-il que plus de 60 % du port en lourd immatriculé en France appartenaient à des armateurs étrangers. La Cnuced ne précisait pas la nature exacte du lien substantiel existant ou non entre l’armateur et l’État d’immatriculation (cette ventilation n’apparaît plus dans le rapport 2015).
Si certains États développés souhaitent réellement combattre l’optimisation fiscale, ils pourraient également se pencher sur les voies et moyens juridiques d’interdire aux navires immatriculés dans les « paradis » fiscaux l’accès à leurs ports.