« On a tous quelques choses en nous… d’un armateur », a commencé par fredonner Gildas Maire, président d’Armateurs de France, lors de la soirée de l’organisation patronale maritime. Le parterre composé d’armateurs mais aussi des professions impliquées dans le maritime et le portuaire ont pu retracer avec lui le chemin mené au cours de l’année passée. Pour remonter le temps, Gildas Maire a rappelé le rendez-vous avec François Hollande, il y a quelques jours. « Nous avons sensibilisé le Président sur les aspects de la filière et de flotte stratégique, sur la particularité du shipping dans ses aspects sociaux ainsi que les difficultés de financement. Il a manifesté un grand intérêt pour nos sujets. Bien sûr, cette réunion ne réglera pas nos difficultés, mais cela donne une nouvelle visibilité à la profession et confirme l’importance du maritime dans notre société. » Les difficultés du monde maritime demeurent avec une guerre économique mais aussi les menaces terroristes. « À l’heure où le président de la République nous invite à accrocher à nos fenêtres le drapeau tricolore, dans un grand élan républicain, c’est ce même pavillon qui est en péril sur nos navires », a continué Gildas Maire. La France a perdu 10 % de sa flotte en deux ans, et l’espace géographique ne suffit plus à la grandeur maritime de la France, a souligné le président d’Armateurs de France. « La puissance maritime d’une Nation se mesure à l’importance de sa flotte. »
Le levier de la compétitivité
Pour cela, la compétitivité est un levier sur lequel les armateurs veulent des actions. Ils reconnaissent avoir obtenu des mesures positives comme la consolidation de la taxe au tonnage, l’exonération de plus-value en régime bailleur et le principe de garantie via un schéma de type Coface. Il reste que d’autres points doivent encore être validés dans cette loi, et notamment l’exonération de charges non-Enim, la reconnaissance du concept de flotte stratégique, la suppression du rôle d’équipage et les jeux de hasard sur les navires à passagers. Alain Vidalies, secrétaire d’État en charge de la Mer, a rappelé que cette proposition de loi contient des « avancées en matière de simplification administrative ». Dans le cadre des débats de cette loi, la question des exonérations du netwages a été largement abordée, a continué Alain Vidalies. « Le gouvernement a proposé une avancée importante sur le sujet lors du débat au Sénat. » Quant à l’éligibilité des différentes activités, notamment les services maritimes, « le gouvernement continuera d’utiliser toutes les possibilités offertes par la réglementation européenne et les interprétations que la Commission européenne en fait. » Il a voulu rassurer les armateurs en agissant pour « la mise en œuvre d’un dispositif qui permette de maintenir la diversité de la flotte et les compétences du pavillon français tout en étant juridiquement solide. » Enfin, il a appelé à défendre l’idée d’un « espace européen de cabotage ».