Ils sortent au compte-gouttes. La Cour des comptes publie depuis le début de l’année des rapports sur l’état des finances et la mise en place de la réforme de 2008 des Grands ports maritimes. Après Bordeaux, c’est Le Havre qui a été examiné sous la loupe des juges financiers de l’État. Pour le second, des petits réglages sont encore à mettre en place, mais globalement, la Cour des comptes décerne plusieurs satisfecits. Les choses ont été plus difficiles à avaler du côté du port girondin. Le rapport est accablant. Il met en avant un nouveau ratio qu’il faudra prendre en compte dans les années à venir: la proportion de personnes employées au port par rapport à la croissance du trafic. Est-ce à dire que la masse salariale des ports doit être en corrélation avec l’évolution du trafic? S’il fallait pousser le raisonnement de la Cour des comptes plus loin, il faudrait revoir aussi rapidement le personnel des Grands ports maritimes de Nantes Saint-Nazaire, de La Rochelle et de Dunkerque. Certains perdraient du monde quand d’autres verraient leurs effectifs augmenter. Infléchir une courbe descendante est avant tout une opération humaine que les ports, les manutentionnaires et la communauté portuaire doivent mener conjointement. Déshabiller l’un pourrait nuire à la bonne réalisation des objectifs de tous. Au lieu de vouloir rétablir un équilibre financier par la masse salariale, il serait plus judicieux de chercher au gouvernement un début de soupçon de politique portuaire volontariste. Même les araignées, trop déprimées, ont fini par déserter le dossier.
Éditorial
Le ratio trafic/personnel
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