Le procès des pirates ayant attaqué un couple de plaisanciers français a débuté

Le 29 mars, à la cour d’assises de Paris, s’est ouvert le procès de sept Somaliens ayant attaqué un couple de plaisanciers français et tué l’un d’eux en septembre 2011 dans le golfe d’Aden. En 2009, deux ans avant d’être attaqués, Evelyne et Christian Colombo avaient tout vendu pour faire le tour du monde avec leur voilier, le Tribal-Kat. Le 8 septembre 2011, un appel de détresse est lancé depuis le Tribal-Kat. Quelques heures plus tard, une frégate allemande trouve le catamaran de 16 m sans personne à son bord. Des impacts de balles et une mare de sang sont visibles. Le 10 septembre, un navire de guerre espagnol détecte un skiff (une embarcation légère). Lorsqu’ils approchent, les hommes à bord exhibent Evelyne Colombo, une arme pointée sur sa tempe; les militaires font machine arrière. L’assaut sera donné quelques heures plus tard. Deux pirates seront tués, les autres arrêtés. Evelyne Colombo témoignera du fait que son mari a été tué et son corp jeté à la mer. Elle a passé 48 heures cachée sous une bâche dans le bateau des pirates, trempée par les vagues. Pour les avocats des pirates originaires de Somalie, ce procès ne peut se faire sans comprendre la situation d’extrême pauvreté de ce pays, où l’espérance de vie ne dépasse pas les 55 ans. En détention provisoire depuis plus de quatre ans, les Somaliens ont obtenu le statut d’indigence carcérale et reçoivent 20 € par mois. Ils risquent une peine d’emprisonnement à perpétuité. Le procès doit durer jusqu’au 15 avril.